Archives pour la catégorie Séries



Louie – Saison 5 – FX – 2015

11705172_10153004276442106_4016946128981677506_nSurplace.

   6.0   Louie et moi, ça pouvait devenir l’amour fou. Soyons clairs, je tiens les saisons 3 et 4 comme étant les plus belles choses en format 22min sorti durant ces deux dernières années. Cette nouvelle saison avait tout pour transformer l’essai dans la mesure où elle apparaissait plus condensée : Huit épisodes seulement contre 13 et 14 pour les précédentes. L’occasion de sectionner le gras, de ne garder que la sève. Bon, n’y allons pas par quatre chemins, je suis déçu. Hormis le double épisode final, assez beau, je trouve que c’est un Louie en sous-régime, sûr de lui, en pantoufle. Il y a évidemment encore des choses savoureuses mais deux fois moins, donc et comme il y a toujours très peu de lien entre les épisodes, tout s’enchaine sans déplaisir mais sans non plus s’extraire de cette limite rébarbative. Et puis pour la première fois, on a un peu l’impression de voir un petit programme sous forme de catalogue très préparé : Louie qui se trompe de soirée, Louie et son vieux pote beauf, Louie et son frère, Louie et Pamela, Louie et ses cauchemars. Seule la fin, en miroir, à Cincinnati et Oklahoma City se distingue quelque peu du reste. Sans toutefois arriver à la cheville de Louie à son meilleur, dommage.

Rectify – Saison 2 – Sundance Channel – 2014

20084_10152981930157106_2975155801878573061_nWeird as you.

   7.5   C’est une très belle saison dans la continuité de la première, qui parvient même à faire mieux à raison d’un récit nettement plus dense, à l’ambiance plus éthérée, hypnotique. Si Daniel est toujours bien entendu le point de convergence, celui autour duquel chaque parcelle d’écriture se développe, à l’image de ce régulier flash back prison qui s’immisce parfois dans le présent – pas forcément ce que la série fait de mieux à mon avis – c’est surtout un temps offert aux personnages secondaires et donc à la petite ville de Paulie qui marque cette fois davantage. En particulier Teddy, le beau-frère, élément déjà éminemment problématique dans la première saison, qui est ici au bord de la rupture, autant professionnelle que conjugale. Je garde toutefois quelques réserves, essentiellement dans la première partie de saison où l’extrême lenteur de la progression narrative me parait un peu forcée. Il y a par exemple des moments illustrant le quotidien (Amantha à la caisse du supermarché, pour ne citer que le plus évident) qui sont plus faibles que le reste. Mais finalement, Rectify trouve de plus en plus son tempo, s’affirmant d’épisode en épisode, en brouillant constamment les cartes, dégageant un lot de nuances considérable. Si bien que l’on en sort aussi désarçonné que Daniel qui, au-delà de cette liberté intérieure qu’il a inévitablement déniché en cellule, ce nouvel espace-temps qu’il y a construit, il semble lui-même ne plus savoir s’il est innocent ou coupable (« I’m not a good guy » ne cesse t-il de répéter à Tawney) de ce meurtre dont il a finalement été disculpé trop tard, continuant ainsi de le hanter au quotidien, aussi bien au niveau mental que physique, familial ou politique. Quelque chose de terrible se noue à nouveau puisque l’affaire reconsidère les preuves Adn en revenant sur les aveux d’époque de Daniel, qui pourraient aussi avoir été donné sous la contrainte. Tout est flou pour tout le monde (l’enquête judiciaire aussi) et ce d’autant plus que le temps a fait son travail, qu’il est irrécupérable comme la mémoire qui se brouille. Six épisodes pour traiter cela, c’était peut-être un peu juste. Dix probablement trop. Qu’importe, il y a vraiment quelque chose de saisissant là-dedans, d’autant que Rectify offre pourtant dans ce cauchemar au carré des instants de grâce pure. C’est Six feet under qui croise Top of the lake. Bref, c’est très beau.

Orange is the new black – Saison 1 – Netflix – 2013

11402758_10153004276407106_3428460377519225639_nFucksgiving.

   7.0   C’est un postulat de départ très enthousiasmant, parce que très simple, efficace autant qu’improbable : Piper entre en prison pour quinze mois. Pour une vieille affaire vieille de dix ans, où elle fit la mule par amour, avec succès. Et aujourd’hui, alors qu’un invité mystère l’a balancé, la voilà en taule aux côtés de son ex, une histoire aussi vieille de dix ans, avec laquelle elle a partagé ce qui l’amène aujourd’hui en prison.

     La série s’intéresse à tous ses personnages, creusant chacun au moyen de flashback, qui s’insèrent avec un bel équilibre entre les séquences du présent, en prison. Chaque épisode suivra d’ailleurs l’une des incarcérées (ayant le plus de rapport avec Piper, évidemment) pour nous montrer le pourquoi de sa présence ici. Quant aux lieux : Douches, réfectoire, cour extérieure, dortoirs, trou… la série cartographie avec aisance et punch chaque recoin de l’établissement.

     Ce qu’il y a de génial c’est de voir comment la prison est le reflet de la société, avec ses clans, ses réseaux, ses jeux de pouvoirs, ses conflits, ses discriminations. C’est bien plus compliqué qu’une simple opposition dichotomique même si c’est ce qui s’en dégage en apparence. Blancs, noirs, hispaniques, vieux, religieux. Les clans se forment de cette manière-là. On y décrète même, après vote, une représentante dans chaque groupe de détenues. La série prend même le temps de travailler les relations hiérarchiques au sein de la prison (j’adore Caputo), ainsi que la vie en dehors pour Larry (Jason Biggs), le fiancé de Piper.

     Orange is the new black brosse le cliché en le détournant au maximum, usant de nuances, d’étoffe dans les relations, qu’elle abreuve, qu’elle détruit. C’est passionnant. D’autant plus que le mélange entre la comédie et le drame est savamment dosé. C’est à la fois hyper violent (humiliations, viol, suicide…) tout en trempant dans un climat de « feel good movie » en permanence.

     Et puis il y a du monde donc de la matière. Aussi bien d’un côté que de l’autre, prisonnières autant que matons. Si l’écriture continue d’être à ce point dense ça peut vraiment devenir top. Sans oublier que c’est addictif à mort. On a dévoré les treize épisodes en trois jours. Bref, je suis archi confiant. Et puis bon, deux acteurs d’American Pie, j’étais déjà en terrain familier. Hâte de retrouver Crazy eyes et les autres.

Game of thrones – Saison 5 – HBO – 2015

11061319_10152981930167106_1047643884083260129_nThe wars to come.

   8.0   Comme l’an passé, le grand frisson aura pour moi été atteint sur le final de l’épisode 8. L’attaque des marcheurs blancs succède donc au combat entre Oberyn « La vipère » Martell et Gregor « La Montagne » Clegane. C’est un grand moment, admirablement construit, tout simplement parce qu’il nous prend au dépourvu. On attendait quelque chose, mais pas comme ça. Plutôt entre la Garde et les sauvageons, quoi. C’est hyper fluide, lisible et crescendo à l’image de cette saison toute entière. On ne donnait pas cher pour John Snow, après ça. Bref.

     J’ai vraiment la sensation, pour la première fois, avec Game of thrones, qu’un cap est passé, que le combat des trônes se relègue progressivement derrière cette menace infiniment plus grande, derrière le mur, plus si loin en fin de compte. Et puis ils sont nombreux, ces cons de white walkers, n’empêche et n’ont pas fini de l’être. On est quoiqu’il en soit loin du sprint final (Combien de saisons en perspective ? Difficile à dire) mais un avant-goût est lancé. Reste à savoir comment les grosses entités vont se croiser. Dragons/Marcheurs, Daenerys/Snow, Feu/Glace. Si tant est qu’ils se croisent, tu me suis, toi qui es allé jusqu’au bout de cette saison. No spoiler ! Je fais au mieux.

     Dans les à-côtés, Braavos reste floue mais très excitante ; A Meereen ça me plait ; A Dorne c’est assez anecdotique mais je suis archi fan des décors et des Aspics des sables, évidemment. A Winterfell on attendait que ça pète. Et ça a pété. Trois secondes. Carnage absolu, inattendu, magnifique. Il y a une élégance dans les partis pris qui me fascine. Comment peut-on autant mousser un lieu (qui engage Ramsay, Theon, Sansa, Stannis, Brienne…) et le dissoudre aussi violement ? J’adore. Dingue de constater combien cette cinquième saison aura pris son temps. Et ça l’est tout autant de la voir aussi saisissante et démesurée lors de ces trois épisodes finaux. Je ne sais d’ailleurs pas si je la trouve aussi réussie que la précédente – Haut fait de Game of thrones, définitivement, de bout en bout – mais la plupart des choix force le respect. Les types sont vraiment balèzes quand même.

     On pourrait d’ailleurs parler construction. Celle des deux dernières saisons assez différentes, pour ne pas dire inversées. Cette année on peut dire que durant sept épisodes (qui m’ont laissé quelque peu sceptiques) ça aura bien ronronné jusqu’à lâcher les chevaux à la fin (Trois derniers épisodes d’une puissance hallucinante) même si toujours dans un esprit de cohérence, de crescendo adéquat. L’an passé, il y avait ce deuxième épisode (Les noces de Joffrey) qui redistribuait toutes les cartes très vite, même si là encore la série avait fini en furie (Oberyn, l’attaque du mur). Quoiqu’il en soit, le dernier épisode marque une vraie rupture. A celui lumineux, espacé, optimiste de fin de saison 4 répond celui terrible, confiné et funeste de cette saison 5.

     C’est fou comme cette série parvient à renverser toutes les certitudes, contourner toutes le attentes, Cette dernière heure qui clôture donc notre plongée dans GoT avant sa reprise dans un an, est probablement ce que la série aura offert de plus fort, une totale maitrise, autant dans l’écriture, la mise en scène, la gestion de chaque séquence, sa brièveté (Winterfell, donc), sa longueur (Sublime dialogue entre Daenerys & Tyrion), son malaise (Cersei, séquence hallucinante), sa violence (Arya), sa soudaineté (Snow). Un crescendo dramatique d’orfèvre. Je ne savais plus où j’habitais, à l’image de Daenerys perdue avec son dragon dans ce qui ressemble à une steppe de Dothraki. Quant à la marche expiatoire, c’est probablement le truc le plus terrifiant jamais vu dans du Game of thrones. Pour en arriver à avoir de la compassion pour Cersei, il fallait frapper fort. Jamais la série n’avait atteint ce point de malaisance.

     J’ai lu des trucs désespérants à son propos, on a vraiment l’impression que certains aiment vomir leur bile pour se décréter une forme de pouvoir. Surtout que la plupart de ces lignes, il faut le reconnaître, sont mal écrites, à peine argumentées. Je trouve que c’est un season final honnête pour du GoT au sens où il correspond parfaitement à son dessein, se glisse dans son univers. Ce qui aurait mal fonctionné peut-être c’est de se servir de tout ça comme d’un twist un peu fumeux, alors que tout parait cohérent, inéluctable. Non, franchement, je trouve cette saison admirable à tout point de vue. Tous les arcs narratifs mis en place durant dix épisodes se ferment à la perfection pour en ouvrir d’autres à l’image de la fuite de Sansa. De quoi alimenter une attente considérable. Avec un peu de frustration, aussi. Bref, tout ce que l’on aime.

Louie – Saison 4 – FX – 2014

11156358_10152826701412106_7369821600611682093_nBack.

   7.5   A l’instar d’Engrenages, avant de me pencher sur la saison 5, parlons un peu de celle-ci. Je suis resté ici sceptique le temps de deux épisodes, le premier sans intérêt et le deuxième très drôle mais un peu trop wtf pour moi. Tout s’est très vite embrasé avec l’épisode 3 notamment puis avec la rencontre avec la voisine hongroise (les six épisodes Elevator sont ce que la série a fait de plus beau je trouve) puis avec le retour de Pamela – On a vraiment quelque chose du Two lovers de Gray là-dedans. C’est sublime. Et c’est d’autant plus beau que cette saison donne la part belle aux enfants de Louie, plus encore qu’avant et se permet le temps de deux épisodes allongés d’effectuer un judicieux parallèle avec son enfance à lui. Cette saison réussi à créer trois niveaux passionnants tout en restant hyper cohérent, franchement chapeau. On ne peut décidément rien prévoir, bref j’aime de plus en plus. Et puis la fin dans la baignoire, mon dieu…

Engrenages – Saison 4 – Canal+ – 2012

10151956_10152088359907106_4635921358698888042_nHaute tension.    

   8.5   Et donc Engrenages, quatrième opus. Je suis a deux doigts de crier au chef d’œuvre. Je ne sais pas encore si je préfère celle-ci ou la troisième saison. Toujours est-il qu’on a ingurgité non-stop ces douze sublimes épisodes. Tous plus surprenants, angoissants et tristes les uns que les autres. Je ne suis pas prêt d’oublier les doutes de Tintin, la scène de la péniche, l’arrestation du sans-papier, ce commissaire ignoble, le dilemme de Laure, la scène de la carrière, celle du commissariat à la fin, entre autres car j’en oublie. J’en ai des frissons rien qu’en y repensant. Et puis j’adore le fait que cette saison reprenne quasiment là où s’arrêtait la précédente. Franchement je n’ai jamais vu un groupe (dans la police) aussi bien rendu, étoffé, réel que dans Engrenages. C’est fascinant à quel point la mise en scène ne fait que des bons choix. Je parle très bientôt de la saison 5, promis.

Le bureau des légendes – Saison 1 – Canal+ – 2015

11407036_10152962216222106_1525682781981198622_nDans l’œil du cyclone.

   7.5   C’est un grand récit d’espionnage, à raison d’agents doubles, de missions secrètes internationales, de recrutement poussé, de test d’intégrité, d’infiltrations, de surveillances en tout genre. C’est d’une telle richesse, d’une telle complexité, ça frise parfois l’hermétisme, avec ces tunnels de dialogues qui succèdent aux longs entretiens en trompe l’œil. Et la construction est étonnante, variant les points de vue, les fonctionnements narratifs, les ellipses. Clairement ce que Rochant a fait de mieux depuis Les patriotes. Au-delà de cette impression positive je n’oublie pas aussi m’être régulièrement désintéressé du récit à de nombreuses reprises, sans doute car format aidant, j’ai la sensation qu’elle se disperse trop ;  c’est assez inégal, surtout au début, il faut réussir à y entrer.  Car paradoxalement je trouve que ça manque de grandes séquences, qui te restent, te collent à la peau. La série joue tellement peu la virtuosité et c’est tout à son honneur, qu’elle en devient parfois monotone. J’ai un peu pensé au Carlos de Assayas, qui lui justement se permettait ce grain de folie, se laissait gagner par l’étirement et l’énergie de sa mise en scène. Ça se regardait aisément d’une traite, Le bureau des légendes, moins, déjà. Mais je reste impressionné globalement par la densité de la chose, autant dans la caractérisation des personnages que dans l’écriture narrative. Tu sens le travail de fourmi en amont. Mais surtout, je trouve la série assez touchante, je pense que c’est là-dessus qu’elle est venue me cueillir. Moins par sa truculence et sa multiplicité donc que dans l’intimité qu’elle parvient à saisir de certains personnages, notamment Malotru (Mathieu Kassovitz) amoureux d’une libanaise (qui a est aussi pleine de secrets) sous son identité de légende, qu’il va revoir à Paris ce qui est formellement interdit dès que la mission est achevée. La série creuse aussi minutieusement ses rapports distants avec sa fille qu’il n’avait pas vue depuis six ans, pendant qu’il était en mission à Damas. Cette manière de tout resserrer sur l’intimité du personnage crée une identification forte. Il y a aussi Marina Loiseau (Sara Giraudeau) une jeune sortante de polytechnique, que l’on forme violement (à toute forme de résistance) avant de l’envoyer sur le terrain en Iran. Immense personnage. Et l’actrice est formidable, elle réussit merveilleusement à jouer la maîtrise et la candeur sans que l’on y décèle fausseté ou performance. C’est finalement cette part formatrice de la peinture de la DGSE qui me fascine vraiment dans Le bureau des légendes, moins ce qui tourne autour de Cyclone, un de leurs agents enlevé en Syrie. La fin est mortelle, surtout qu’elle annonce clairement le début d’autre chose ; La fin de l’affaire Cyclone, mais l’ouverture sur une infinité de possibles. Hâte de retrouver cette petite équipe secrète (Malotru, Pépé, Mémé, Moule à gaufres, Rim, Marie-Jeanne…) dans une prochaine saison.

Girls – Saison 4 – HBO – 2015

11392877_10152962216312106_6405426105737173175_nDeep inside.

   5.0   Après une saison 3 de haut vol, allez disons d’un excellent niveau, surtout la deuxième partie, cette saison 4 parvient à réussir tout l’inverse. J’y suis toujours beaucoup attaché mais c’est la première fois que je ressens un mini foutage de gueule, l’impression de ne voir que des gens persuadés d’être pétri de talent, du coup ça tourne régulièrement en rond, c’est souvent écrit n’importe comment et le groupe, ce fameux groupe de quatre filles, n’a finalement plus grand chose à voir ni à faire ensemble. Pourquoi pas, après tout, mais je ne comprends pas pourquoi Dunham et consorts s’obstinent à nous faire croire que ce sont encore les meilleures amies du monde. Les storyline de Marnie et Jessa sont archi faméliques et rébarbatives. Celle de Shosh aurait mérité d’être plus creusée. Reste Hannah et Adam, évidemment, ils sont au premier plan, mais leur conflit amoureux ne m’a pas plus séduit que ça. Néanmoins, le dernier épisode me fait un peu mentir et donc modérer ma déception tant il est magnifique, à l’image des fins de saisons précédentes. J’espère une saison 5 plus inventive, surprenante, pêchue quoiqu’il en soit.

Urgences (ER) – Saison 4

32 (4)A bloody mess.

   8.0   Je ne vais pas revenir en détail sur cette excellente saison, puisque j’ai l’impression de me répéter. Je voulais juste dire qu’il y a selon moi dans cette série télé tout ce que l’on peut espérer d’une pure série télé, classique, élégante et destinée à tous. Parvenir à cette alchimie-là me semblait inimaginable avant de me lancer dans le monde des séries. Urgences m’apprend autant qu’elle m’émeut et me divertit, elle comble toutes mes attentes. C’est un show capable de s’enfermer dans un établissement jusqu’à l’étouffement, voguant d’un service à l’autre, avant de s’aérer complètement l’épisode suivant, le temps par exemple d’un road movie simple et magnifique (Fathers & sons) où Mark accompagne Doug en Californie à l’annonce de la mort de son père. L’un des rares épisodes à se dérouler entièrement hors des urgences, avec un peu plus tard Family practice, où Mark se rend au chevet de sa mère. Et puis il y a tous ces petits rôles qui ne sont jamais vraiment des petits, je pense notamment à ce qu’ils font du Dr Anspaugh et de son fils atteint d’un cancer (là encore, Jeannie y tient une place majeure) ou du retour avortée du Dr Morgenstern. L’épisode de l’erreur chirurgicale sur un médecin réputé où il est assisté de Benton est monumental. La saison se clôt d’ailleurs dans l’effervescence d’une urgence terrifiante. Je ne sais pas si la saison 5 démarrera là où celle-ci se termine, peu importe en fait, mais j’adore l’idée de finir là-dessus, l’éternel recommencement.

Rome – Saisons 1 & 2 – HBO – 2005/2007

10678642_10152584742007106_6260169688302319668_nMorituri te salutant.

   9.0   Si la première saison calait son récit sur les dernières années du règne de Jules César jusqu’à sa mort au Sénat, la seconde s’achèvera sur le couronnement de l’empereur Octave, futur Auguste.

     La première saison fut une grosse baffe. Littéralement. En fait j’ai peut-être retrouvé un peu ce que m’avait offert récemment l’intégralité de Game of thrones. Un show magnifique, super bien narré, super beau, autant dans ses élans intimes que dans sa grandeur. Une surprise que je n’attendais vraiment pas, d’autant que la Rome antique n’est pas non plus un chapitre des manuels d’Histoire qui me soit resté gravé.

     Moi qui pensais que cette deuxième et dernière saison serait une pale suite de l’excellente première, du remplissage qui aurait comme surfé sur la vague, César en moins, et bien je ne suis pas loin de la trouver meilleure. C’est moins fort historiquement, peut-être, mais plus généreux, plus émouvant. Titus Pollo, qui n’était qu’un second, prend une envergure folle. Tant mieux, c’est mon personnage préféré. Vorenus, lui, semble vouloir se racheter et troquer sa droiture pour un humanisme forcé (être prêt de ses enfants) mais n’y parvient pas.

     Mon seul bémol, léger, très léger, concerne l’acteur qui campe Octave dans la deuxième partie de saison, un peu trop propre sur lui et dans ce qu’il dégage pour incarner l’amplitude de ce personnage ambigu, en totale mutation. C’est pourtant une belle idée sur le papier que ce changement d’interprète, au moment où il part en guerre et se détache de sa famille. J’adore sans mesure en revanche ce qu’ils font de la relation entre Cléopâtre et Marc Antoine.

     Pour le reste, je trouve ça phénoménal à tout point de vue. Sa démesure, sa limpidité, la gestion de ses rebondissements, la durée de ses séquences. J’avais peur que la série se calme et s’enferme dans une démarche plus commerciale, paresseuse. Pourtant, elle ne nous épargne absolument rien. La mort de Brutus vaut celle de Pompée, largement. Celle de Cicéron, n’en parlons pas, putain de scène absurde admirablement amenée. Et l’utilisation de l’ellipse pour la femme de Titus, empoisonnée, c’est du diamant. C’est simple, tous les climax sont réussis. Et puis la mort de Servilia restera à mes yeux le truc le plus brutal qu’aura offert la série « Atia of the julii, I call for justice ». Ses dernières paroles, inlassablement répétées, sont terrifiantes.

     La série montre de part son sublime final, que ce qui compte le plus pour elle c’est la relation entre les deux anciens gladiateurs, déjà présent dans la saison 1 mais clairement sur le devant de la scène dans la saison 2. Vorenus et Pollo, véritables compagnons d’infortune. Dans l’ultime épisode, la scène du feu de camp suivie de celle de l’attaque dans le désert puis celle du lit de mort sont tour à tour lumineuse, amusantes et bouleversantes.

     Etant donné sa non reconduction pour une troisième saison le show s’achemine vers une fin quelque peu prématurée et donc use d’ellipses ahurissantes et déroutantes, mais ça lui permet de clore son chapitre en admettant que l’histoire ne peut être exhaustive. Je vais le clamer, tant pis pour ceux qu’elle avait déçu, cette fin est la fin parfaite, brutale, ouverte que méritait la série, Rome, Octave, Pollo et les autres. Une fin rêvée.

     Le générique à lui seul est déjà une œuvre d’art. L’un des plus beaux de l’histoire de la télé, ni plus ni moins. Il parvient en quatre-vingt-dix secondes à saisir l’ambiance globale qui sera de mise vingt-deux épisodes durant, à la fois violente, posée, vivante, délestée des tabous, tout en symboles, couleurs et démesure.

     Rome c’est évidemment aussi une production hyper audacieuse pour ne pas dire suicidaire. Si la série initialement prévue en trois étapes n’en comptera que deux, c’est aussi et surtout à cause de sa folie des grandeurs. Je n’imagine pas la tronche des mecs qui ont dû signer les chèques. Qu’importe, le résultat est là et on en prend plein les mirettes : Décors, costumes, photos. C’est beau, vraiment très beau. Bref, je le redis : j’étais plutôt confiant en abordant Rome, mais je ne m’attendais pas à prendre une telle calotte.

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