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Game of thrones – Saisons 1 à 4 – HBO – 2011/2014

20. Game of thrones - Saison 4

   8.0   Au royaume des aveugles, les borgnes sont rois.

Game of thrones, saison 1

     J’étais très curieux de me pencher sur la grosse vitrine HBO de ces dernières années et pourtant ce n’est sur le papier vraiment pas mon truc. Mais ô surprise : grosse calotte ! Je trouve ça prodigieux d’un bout à l’autre, passionnant, superbement écrit, soigné sur tous les points, personnages, lumière, étirement des scènes, enchainements dramaturgiques. Et dans le même temps je ne comprends pas grand-chose, en terme de géographie je suis perdu et il m’est impossible de retenir les noms. Parfois même, je me fais chier mais je n’ai jamais autant aimé me faire chier devant une série, tout simplement parce que au-delà de quelques séquences ennuyantes (bavardes) et bien je suis fasciné par l’audace formelle qui les traversent, cette impression qu’on ne cherche jamais à me prendre par la main, à jouer la facilité. Dire qu’il y a une bataille mais ne pas la montrer (mais j’imagine que c’est un problème de fric) par exemple. Ou supprimer des éléments quand on ne l’attend pas (l’épisode 1.09 m’a scié). On ne sait jamais où elle va nous emmener, les 2 derniers épisodes sont à ce titre très représentatifs, aussi bien concernant les destins de Ned Stark, Drogo, Joffrey ou Arya et j’en passe. C’est ahurissant d’intelligence (les dialogues, quel caviar !) et de surprises et le tout sans en faire des caisses : pas d’effets superflus, une musique fondue dans l’ensemble, une subtilité d’interprétation. Et puis c’est beau. Complexe dans le fond mais simple et limpide dans sa construction. Et puis quelle scène finale, avec Daenerys ! C’était attendu et je le craignais un peu mais moi qui ne suis habituellement pas trop friand de ce côté fantaisiste et bien j’ai trouvé ça sublime, magnifiquement amené, tout en douceur et poésie. En fait, il faudrait pour bien faire que je la revoie entièrement. Je ne pense pas en avoir le courage et puis j’ai surtout envie d’enchainer sur la 2 là tout de suite mais c’est d’une telle richesse et d’une telle profondeur que ça mérite bien de s’y attarder plus longuement. Je serais Tolkien je l’aurais mauvaise qu’on ait fait un truc si chiant et pantouflard de l’adaptation de son œuvre comparé à ce qui est fait ici de celle de Martin. Je n’ai lu ni l’un ni l’autre et ne les lierais jamais mais je voulais apporter ma petite contribution de mauvaise foi.

Game of thrones, saison 2

     Quelle série exemplaire ! Je suis accroc comme jamais, de plus en plus dans la mesure où je suis de moins en moins perdu tout en étant constamment surpris et fasciné. Quel plaisir de voir des séquences durer, durer sans que l’on ne ressente cette durée comme un fardeau ou une quête de performance… Je ne me suis pas attardé plus que ça dans la mesure où j’ai directement enchainé sur la saison suivante.

Game of thrones, saison 3

     Belle saison, transitoire (entre deux grandes batailles en gros) qui révèle des personnages jusque-là dans l’ombre ou inconnus. Tout d’abord Brienne de Torth et Jamie Lannister, voyage à deux aussi beau qu’improbable avec deux aboutissants de marque : l’arène à l’ours puis le bain commun (l’une de mes séquences préférés de la saison). Stannis et Melisandre, avec quelques moments et images fortes même si ce n’est pas la storyline la plus palpitante. Et plus tard Arya et le Limier, j’adore ce qu’ils traversent tous les deux (climax de leur relation atteint lors la saison 4 principalement). Assez peu d’affinités avec ce qui se passe au-delà du mur, excepté peut-être cette fois ci un peu plus avec Jon Snow et la petite sauvageonne, j’aime beaucoup les séquences qu’ils ont en commun. Concernant Daenerys j’aime bien mais je trouve ça un peu mou du genou quand même, depuis Drogo finalement l’Est est assez peu passionnant. Mais forcément tout cela est dû aux moments passés à Port-Réal où la série n’a jamais été aussi remuante, en fin de compte il aura fallu attendre qu’elles se concentrent principalement sur les Lannister pour les rendre plus terrifiants mais plus beaux encore (Tyrion toujours aussi phare mais Tywin qui prend une ampleur magnifique et que dire de cette méga maxi tête à claques ultime que campe Joffrey qui n’a d’égal que l’œil du mal de sa mère). Pourtant, cette saison 3 trouve son climax ultime ailleurs. Aux Twins. Les fameuses noces pourpres. Je n’en dis pas plus mais c’est bien entendu le truc le plus dingue qu’aura fait la série, fameux épisode 3.09 que je n’oublierais pas de sitôt, autant dans sa construction, son déroulement (cette tension qui s’installe progressivement) et la violence extrême qui la boucle. C’est tellement puissant que le 10 passe un poil trop crème derrière, même si j’aime beaucoup la séquence finale à Yunkaï, probablement le point d’orgue de la révolution parfaite de la mère des dragons (la suite sera plus nuancée).

Game of thrones, saison 4

     Voilà, j’ai rattrapé le wagon. Je suis un peu triste. Doublement triste qui plus est puisque j’ai démarré le premier épisode de la saison 1 il y a un mois, la veille du lancement du mondial. Et je termine le dernier épisode en date, le 4.10 le lendemain de la finale. J’ai le cœur meurtri. J’aurais vibré un mois sur une histoire de royaumes se disputant un trône et sur une compète de ballon rond. Il faut sortir de cette bulle maintenant. Simplement quelques mots sur cette quatrième saison : C’est sans doute à mes yeux la plus belle, maitrisée, la mieux construite, la plus étonnante sur la durée, la plus osée sans doute aussi. Je pense que c’est ma préférée. S’il fallait piocher deux moments (TRES TRES) forts dedans, je choisirais la deuxième partie de l’épisode 4.02, probablement ce que la série a offert de plus contradictoire. Une suite aux noces pourpres, en somme. Une séquence de 25min à Port-Réal (aucun Cut Mur ou Dragons, non, juste des noces de roi, c’est tout) absolument grandiose, malaisante (l’humiliation avec les nains, mon dieu) jouissive, tout y passe. Je ne vais pas m’en remettre. Ensuite, beaucoup doivent mettre en avant le 9e comme toujours mais disons que ce n’est pas ce que je préfère ces épisodes de batailles même si je dois reconnaître que celui-ci a vraiment de la gueule (réalisé par Neil Marshall, encore, après celui de La Néra dans la saison 2, qui était bien mais nettement plus cheap, cette fois on sort l’artillerie !) et qu’hormis certaines prouesses jouissives (un plan-séquence panoramique faramineux, made in HBO) l’épisode brille surtout dans sa mécanique et son parti pris de centrer 1h sur le Mur, sur un rythme effréné. A priori ça ne m’excite pas trop sur le papier et ça ne me bouleverse d’ailleurs pas vraiment au final, mais gageons que le résultat envoie du bois. Non, pour moi (je mets de côté l’épisode 10, fin absolument parfaite, dans ce qu’elle ferme et ouvre comme boucles, avec l’émotion dont elle est chargée de part et d’autres, les surprises qu’elle engage, sa manière de redéfinir tous les enjeux) la grosse grosse baffe c’est le 4.08. (The viper and the mountain) soit celui plus ou moins centré sur ce duel judiciaire car ce nouveau personnage, le prince de Dorme Oberyn Martell, est devenu rapidement mon personnage préféré avec Tyrion. Il apporte cette touche méditerranéenne nouvelle, cet aura orgueilleuse très ibérique que je trouve bienvenue. Et puis le mec pourrait s’appeler Vengeance quoi. Le combat en plus d’être un haut fait m’a mis dans tous mes états. J’ai beaucoup, énormément, intensément souffert mais je n’en dis pas plus. J’en ai des frissons rien qu’en y repensant. Magnifique saison donc, d’une grande richesse (tout ce qui touche aussi bien Sansa aux Eyries qu’Arya et Clegane sur la route est superbement traités). Toujours peu d’affinités avec le reste même si je commence à beaucoup aimer Jon Snow, enfin. La série perd un peu de son charme de l’autre côté, à Meereen, où tout est un peu trop vite amené, de façon un peu programmatique jusqu’aux doutes de Daenerys face à Jorah et face à ses dragons adultes. Mais j’imagine que la saison 5 lui redonnera bientôt un peu de peps à cet Est d’autant qu’on a découvert Braavos, que j’ai hâte de connaître davantage.

Les revenants – Saison 1 – Canal+ – 2012

02. Les revenants - Saison 1

 Les autres.   

   8.0   Une autre série, un autre choc. Découvert il y a un peu plus d’un an et son ambiance me hante encore. C’est l’adaptation série du film éponyme de Robin Campillo sorti en 2004. La comparaison s’arrête là puisque je n’ai pas vu ce dernier. Une série à huit épisodes là-aussi. Comme pour True detective on se dit d’emblée que c’est peu, que tout ça va manquer de chair. Comme pour True detective ce sont là aussi huit épisodes d’une richesse inouïe, d’une profondeur colossale. Il y a de la frustration, évidemment, tant on en voudrait encore, mais avec le recul je me dis que le format est idéal, que ce n’est ni trop ni pas assez (en l’état il n’y a pas un épisode que je trouve plus ou moins important que les autres, c’est sa force), pas de longueur, de gras inutile, mais de la frustration, donc, suffisamment, pour avoir un jour l’envie et la possibilité de s’y replonger avec plaisir.

     L’histoire se déroule dans une petite ville de montagne où plusieurs personnes mortes depuis des années reviennent à la vie : Camille, une jeune adolescente qui a succombé dans un accident de car en 2008 ; Simon, un jeune homme qui s’est suicidé en 2002 ; Victor, un petit garçon qui a été assassiné par des cambrioleurs en 1977 ; et Serge, un tueur en série tué par son frère en 2005. Ils tentent de reprendre le cours de leur vie alors que d’étranges phénomènes apparaissent : coupures d’électricité, baisse du niveau d’eau d’un barrage, escarres sur le corps des vivants et des morts…

     J’aime beaucoup, dénouement compris. Etant donné l’ultime plan, je suppute la série à rallonge, on verra si c’est une bonne idée, mais à l’heure actuelle je serais tenté de dire Tant mieux. Quoiqu’il en soit, ces huit épisodes sont superbement tenus, avec cette atmosphère moite, lourde et ces mystères. Sorte de Twin Peaks dans le bassin Annécien en fait. La série prend le temps d’épaissir son récit et ses personnages, leur passé, les liens qui les unissent, les interactions et ne fige pas ses épisodes en fonction du personnage sur lequel elle semble se centrer – chaque épisode, hormis le dernier, porte comme titre le prénom d’un des personnages, comme c’était le cas, si ma mémoire est bonne dans Simon Werner a disparu, le précédent film de l’auteur. On pense beaucoup à Simon Werner d’ailleurs et on sent que ce long format convient nettement plus à Fabrice Gobert. J’aime ce même refus du sensationnel et surtout, le plus important, c’est le lieu : ce village englouti par la montagne, c’est un village qui ne ressemble à aucun autre, à la fois solaire et menaçant, doux et terrifiant. Et sous du Mogwaï c’est magnifique. La saison trouve sa dynamique peu à peu. L’épisode 7 est tout simplement monstrueux. J’aime moins le dernier mais pas tant pour son issue qui au contraire de ce que j’ai pu lire ci et là, révèle des choses et ne fait que provoquer clairement une suite évidente. C’est un cliff mais un beau cliff, une belle fin, qui est le début d’un truc plus grand. C’est comme si j’avais vu un pilot de huit épisodes, en somme.

True detective – Saison 1 – HBO – 2014

07.-true-detective-saison-1-1024x576To live and die in Louisiane.  

   9.5   Etant donné que je peine, ces temps-ci, à respecter mes principes  (jusque-là quasi incontournables) de blog exclusivement centré sur le cinéma et bien je vais continuer à m’éparpiller davantage en ouvrant une page série. La première. Probablement pas la dernière tant le média m’offre beaucoup en ce moment.

    En regardant True detective, je n’osais y croire. A peine bouclé je ne m’en remettais pas. Quelques semaines ont passé et je ne m’en remets toujours pas. C’est bien simple : Il s’agit du plus beau polar vu depuis longtemps (toujours ?). Depuis Zodiac, de Fincher, au moins. Mais en série, c’est à dire sur une durée de huit heures, le format parfait pour le genre. Ce dont je rêvais, en somme. Alors ça n’aurait pu être qu’un polar bien troussé, une longue traque mystérieuse, une enquête sur 17 ans, la Louisiane, un seul réalisateur (bon dieu ce que ça fait du bien) et une façon singulière de mettre tout cela en scène, comme s’il y avait deux présents, avec ce que l’on voit et ce que l’on raconte, tout en voyant parfois que ce qui est raconté n’est pas ce que l’on voit – La fusillade chez Reggie Ledoux, par exemple.

     Mais True Detective c’est avant tout deux personnages : Rust & Marty. Matthew McConaughey et Woody Harrelson. Le plus beau duo vu depuis longtemps. Deux flics en constante opposition idéologique. Au nihilisme latent de Rust qui fonctionne par tirades spirituelles et désespérées répond le rationalisme suffisant de Marty. Du coup, si le récit de cette traque paraît relativement conventionnel, la relation entre les deux policiers prend une telle ampleur narrative qu’elle finit par être plus intéressante que la traque en elle-même. C’est un climat gonflé à la testostérone en permanence. On retarde le conflit ultime mais la bagarre attendue finira par éclater. Moment jubilatoire qui plus est. Rust marque une date à mes yeux. Rarement un personnage n’avait été aussi passionnant, torturé, magnifique. Et puis bordel, c’est la classe absolue. Mais McConaughey c’est la classe absolue, de toute façon. Le mec, depuis trois ans, il revient vraiment de nulle part.

     True Detective se paie même le luxe d’être un formidable polar en mouvement, variant les lieux, s’engouffrant peu à peu dans les paysages arides de la Louisiane et la folie de Rust (des visions, notamment). Tu sens que tout peut s’essouffler après une hallucinante séquence (quasi inutile, d’ailleurs, c’est ce que j’aime) qui met à l’amende n’importe quelle scène d’action, mais l’épisode suivant rebondit autrement, la série trouve toujours le bon tempo et s’en sort miraculeusement. Le fait que la série affiche une construction étonnante via un montage astucieux qui convoque les dires du présent et les images du passé, une sorte de double enquête, sur un tueur puis sur nos deux policiers, crée un décalage passionnant qui selle l’alliance entre les deux personnages, alors qu’elle avait, vingt ans plus tard, plus moyen d’exister. C’est un mensonge qui les lie définitivement.

     Il faut préciser que ce n’est pas une série déprimante, loin de là. C’est sombre, désespéré, mais jamais déprimant. C’est même parfois très drôle, décalé. A ce titre, je crois n’avoir pas vu de plus belles battles de doigts d’honneur dans une fiction. Il n’y en a que deux mais elles sont tellement magnifiques. La dernière, notamment, à cinq minutes de la fin, dans la chambre d’hôpital, est un pur chef d’œuvre. Au passage, j’adore la fin. Toutes les strates qui la composent. On évite les twists en tout genre, les révélations abracadabrantesques, c’est même hyper déceptif comme final, bref tout ce que j’aime. Reste un polar d’une simplicité déconcertante en terme d’enquête mais archi complexe du point de vue de ses personnages, à la fois paumés et lucides, bref, contradictoires, comme la vie. Je pourrais à l’aise tout revoir dès maintenant. Mais je vais plutôt attendre la sortie du Blu ray.

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silencio


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