Trahie.
6.0 Tout juste diplômée de Sciences Po, Madeleine prépare les oraux de l’ENA en Corse avec Antoine, son amoureux. Un matin, sur une petite route déserte, le couple se trouve impliqué dans une altercation qui tourne au drame. Leur couple et leurs ambitions en seront mis à mal. Étrange titre dickensien pour un film qui n’aura aucun rapport avec le récit du romancier britannique. Ça commence comme un très mauvais film de gauche, une scène de diner très embarrassante, caricaturale, entre jeunes idéalistes et vieux bourgeois, riches et pauvres. Et ça se termine comme un excellent film de droite, du moins un film qui dit que la seule façon de s’en sortir, en politique et en justice, c’est par le mensonge et en ayant les mains sales. Je schématise mais il y a un peu de ça : en effet le film est de plus en plus intéressant à mesure que son personnage perd son idéalisme et gagne en opportunisme. Ou plutôt quand le thriller et la peinture sociale parviennent à s’emboiter, que les personnages gagnent en complexité, au travers notamment de leurs origines sociales. C’est aussi un beau film sur la trahison, amoureuse et politique. Les acteurs sont tops, aussi bien Marder et Lavernhe que Bercot et Barbé.