Frozen detectives.
5.0 On sent que Sheridan (Qui a surtout été remarqué pour avoir écrit Comancheria et Sicario) s’est dit qu’une réalisation sobre, efficace qui privilégie les grands espaces enneigés suffirait (avec les deux stars au milieu) pour révolutionner le petit polar à la sauce « réalité des réserves indiennes d’Amérique » mais l’intrigue et son déroulement sont quand même très poussifs et molassons. Reste que oui c’est déjà beau de tourner dans cet univers amérindien, le climat glacial et ce décor enneigé, très cinégénique alors qu’on le croise peu dans ce genre de film. Un comble de voir qu’un scénariste aussi installé ait fait un film aussi maîtrisé dans sa gestion de l’espace qu’il est à ce point faible dans l’écriture – C’est pas True detective, quoi. Le deuil du héros auquel on affecte une jeune fliquette de la ville, tout ça respire le déjà-vu. La fusillade sort du chapeau, le flash-back est bien amené mais ne sert pas à grand-chose, la résolution de l’enquête paresseuse. Et puis j’ai toujours un peu de mal avec l’auto justice finale, qu’on nous demande d’accepter sous prétexte que notre héros a jadis beaucoup souffert et que le méchant est un violeur dégueulasse. Ça me rappelle trop ces thrillers qu’on faisait à la pelle dans les années 90 ou plus récemment Trois enterrements, de Tommy Lee Jones. A part ça, le duo Olsen/Renner fonctionne bien : Elle illumine tout le film et lui est comme toujours, impeccable. Et il y a le sheriff campé par Graham Greene (dont il a fallu que je cherche sur Wiki pour citer le nom) qui jouait Joe Lambert dans Une journée en enfer. Il m’a fallu un peu de temps pour m’en souvenir malgré tout, tant le mec a pris cher. Bref, C’est pas mal, soigné mais ça manque un peu de chair. Frozen river, qui ne partage pas uniquement la similitude des titres puisque lui aussi ancré en terre mohawk, était, dans mes souvenirs, nettement plus audacieux et moins prévisible.