Publié 22 septembre 2024
dans Ti West
Welcome to the pleasuredome.
7.0 Survivante de l’action du premier opus, Maxine est une actrice qui vient du cinéma porno (X se déroule en 79) et qui aspire à investir le cinéma d’horreur (MaXXXine se déroule en 85). Deux types de cinéma qui cohabitent et se répondent au sein de la trilogie (déjà X contait l’histoire du tournage d’un film porno qui allait virer au massacre sanglant) mais qui vire ici au slasher.
Il s’agit in fine moins d’une suite pure que d’un troisième film formant l’ultime pièce d’un corpus qu’on peut par ailleurs presque découvrir dans l’ordre que l’on souhaite. Cette saga impressionne par sa cohérence formelle, plus que par son ambition dramaturgique.
Des trois opus, c’est le plus hybride, il navigue entre le film noir et le giallo. On est davantage dans le film parodique, au diapason du personnage grotesque de privé incarné par Kevin Bacon. C’est un slasher ludique pourtant délesté de l’intérêt du whodunit. Reste une pure plongée dans l’époque, avec de gros relents fétichistes.
À la fois remake de Body double (qui était déjà une variation de Fenêtre sur cour et Vertigo) parce que l’action se déroule en 1985 et qu’on y entend du Frankie Goes to Hollywood mais aussi remake inversé du Hardcore, de Paul Schrader, le film assume des références directes à Psychose, Maniac ou Chinatown. La course poursuite dans les décors de cinéma c’est aussi Scream 3.
Ce troisième opus manque toutefois de scènes véritablement marquantes qui infusaient les deux précédents films : celles du lit, des phares ou de la grange dans X ; celles de l’épouvantail ou de l’audition dans Pearl. C’est l’ensemble de cette reconstitution d’un Los Angeles crapoteux qui s’avère intéressant.
Mia Goth (qui était proie dans le premier puis tueuse dans le second) est évidemment géniale : une grande partie de la réussite de cette franchise repose sur elle. MaXXXine lui doit beaucoup.
Publié 15 mars 2024
dans Ti West
L’origine du mal.
6.5 Soit l’origin story qu’on rêve de voir au sortir de X, avec un récit centré sur la jeunesse de la vieille femme de X, dans la même ferme, en 1918, qui vit avec des parents immigrés allemands, une mère rigide et un père infirme dont elle s’occupe, tout en caressant le rêve de devenir une star. Le film reprend moins les codes de Tobe Hopper cette fois que ceux du Hollywood en technicolor (le décor est rutilant, magnifique) et du Magicien d’Oz : Pearl c’est la version psychopathe de Dorothy. J’y suis un peu moins sensible car je retrouve un peu les tares A24 et de l’elevated horror en général, cette impression de voir un film un peu trop sûr de ses effets et de sa force subversive, ce qu’a mon sens, parvenait à contourner X qui se matait surtout en pure resucée de produit de driv’in. On aura donc droit à des coups de force de mise en scène (le long plan séquence du monologue confidence, le dernier plan qui nous suit tout le générique durant) mais on y perd en générosité horrifique je dirais. Bon, après, la scène de l’épouvantail c’est quelque chose. Énorme Mia Goth, quoi qu’il en soit. Et hâte de voir le troisième volet MaXXXine !
Publié 14 mars 2024
dans Ti West
Massacre à l’ancienne.
7.5 D’emblée situé au Texas, fin des années 70, le film ne dissimule pas son influence. X, c’est Massacre à la tronçonneuse (et Le crocodile de la mort, tant qu’à faire) qui rencontre The Visit : Un pur slasher dans la campagne avec un couple de vieux autochtones s’attaquant à une équipe de tournage ayant loué une dépendance de leur ferme isolée pour y tourner un film porno. Un cameraman, un producteur, deux actrices, un acteur et une perchiste, bientôt pris en chasse à renfort de fourche, carabine et crocodile. En face, deux vieillards récalcitrants : un vétéran de la première guerre et une frustrée sexuelle éternelle. C’est généreux, bien crado, bref une merveille de série B rétro actualisée. La photo est magnifique. Le film a un vrai sens du cadre aussi bien pour poser son récit que pour plonger dans ses saillies flippantes et gores. Je veux déjà le revoir.