Archives pour la catégorie Tim Burton

Beetlejuice Beetlejuice – Tim Burton – 2024

04. Beetlejuice Beetlejuice - Tim Burton - 2024Retour aux sources.

   6.0   Une fois n’est pas coutume, concernant les derniers Burton, ce qui m’intéresse se joue moins sur le discours théorique. Il y a bien le personnage incarné par Winona Ryder qui utilise ses aptitudes pour un programme télévisé : difficile de ne pas y voir l’autocritique de Burton lui-même qui est passé par chez Disney. Difficile de ne pas songer que l’appel à Beetlejuice n’est pas une volonté de renouer par la facilité à ses premières amours et par la même occasion avec ses premiers fans. Il y a même une réplique à la toute fin qui laisse penser que Burton, on l’y reprendra plus. Mais j’ai des doutes.

     Qu’importe, ce qui m’intéresse c’est surtout de voir Burton retrouver le goût pour la bricole, le plaisir du film artisanal, bordélique, cabossé. C’est rythmé, c’est inventif. Ici il y a du stop motion, là un flashback en italien. Il y a l’hommage à Mario Bava. Un morceau de Carrie. Il y a le Soul Train. Par ailleurs, tout ce qui se déroule « en-dessous » est infiniment plus intéressant que ce qui se passe « au-dessus ». L’histoire, Burton s’en cogne, le scénario on n’en parle pas. Ce qui l’intéresse c’est l’imaginaire déployé par sa comédie macabre, des personnages haut en couleur et notamment ces trois générations qui cohabitent.

     C’est un peu paresseux, aussi : L’ado rebelle qui croit pas aux fantômes (pour pas faire comme maman) c’est pas terrible. D’autant que c’était déjà plus ou moins le rôle de sa mère, il y a trente-six ans. Jenna Ortega est en dessous d’ailleurs. Difficile de rivaliser avec Winona Ryder et Catherine O’Hara, en même temps.

     Bref c’est tout à fait inoffensif et anachronique, mais le film m’a bien diverti, contrairement au premier qui m’a beaucoup ennuyé à la revoyure. Après, pour être tout à fait honnête, il ne m’en reste quasi rien, tout s’est déjà évaporé, le plaisir était réel ce soir-là (qui plus est en avant-première) mais immédiat, éphémère. Et étant donné mes rapports compliqués avec le cinéma de Burton, c’est déjà pas mal.

Beetlejuice – Tim Burton – 1988

03. Beetlejuice - Tim Burton - 1988« Showtime ! »

   4.0   Tim Burton, c’est compliqué, depuis toujours entre lui et moi. Mais j’y reviens régulièrement. Cette fois avant d’aller voir la suite de Beetlejuice. Non pas que je l’attendais – Je n’aimais pas beaucoup ce film et rien n’a changé à la revoyure – mais je suis toujours curieux de découvrir un nouveau cru Burton. C’est un cinéma qu’il m’arrive d’admirer (ses débuts notamment) mais devant lequel je m’ennuie assez. Revoir Batman il y a trois ans m’avait procuré exactement les mêmes sensations. Ici j’aime beaucoup ce qui tourne autour du couple (Geena Davis / Alec Baldwin) et de la maison. Car j’aime l’idée de base, les décors, que Burton se la jouant Méliès ça me stimule. Or j’ai la désagréable impression que ce n’est pas du tout ce qui anime Burton, qu’il s’en contrecarre. Que lui ce qui l’excite c’est Keaton et ses grimaces. Une scène, la pire à mes yeux, achève d’emmener le film là où il m’ennuie : Soit la séquence du diner où les convives sont comme possédés par le Banana Boat Song, d’Harry Belafonte. Ça me rend très pénible la seconde très longue partie. Bon et c’est évidemment très subjectif : le film ne me fait jamais rire. Je continue de penser que Burton est un excellent technicien (décorateur, maquilleur, accessoiriste…) mais pas un très bon metteur en scène.

Batman – Tim Burton – 1989

01. Batman - Tim Burton - 1989Un rire ne vaut pas mieux que deux personnages.

   4.5   Pour le fan du comic book DC crée par Kane & Finger, il va de soi qu’un projet comme celui-ci – Batman n’a alors été porté au cinéma qu’en 1966 dans l’adaptation de la série télévisée éponyme diffusée sur ABC la même année – réunissant Tim Burton, qui sort de Beetlejuice & Pee-Wee, ainsi qu’un Joker incarné par Jack Nicholson dix ans après Shining, peut créer une certaine excitation. De mon côté, entre mon ignorance des bouquins et mon éternel ennui face au cinéma de Burton, sa découverte tardive m’en toucha une sans faire bouger l’autre. Depuis, la Chauve-souris a multiplié ses passages cinématographiques (chez Nolan notamment, mais aussi chez Snyder) mais n’a pas alimenté une envie supplémentaire chez moi. Je revoyais Batman essentiellement pour revoir Burton, qui est un cinéaste qui ne me passionne jamais, mais pour qui j’ai une certaine admiration, pour sa création d’univers, sa cohérence, son inspiration, pour le plaisir de « reconnaître qu’il s’agit d’un film de Tim Burton » en somme. Il s’agit de cela ici, essentiellement d’un point de vue visuel tant le film aspire, de par son style Art déco, à faire revivre l’expressionnisme allemand. Mais on le sent tout de même très prisonnier de son statut de blockbuster, comme si Burton était privé de laisser libre cours à son imagination. Dans sa peinture urbaine, Gotham semble emprunter beaucoup à Blade runner, mais manque d’ambiance, d’équilibre. C’est plus réussi lorsque le film s’aventure dans le repère de Batman, où Burton y est plus à l’aise, plus dans son univers, laissant pleinement échapper ses velléités gothiques.  Mon problème touche plutôt aux personnages. La chauve-souris justicière est effacée, tandis que son antagoniste au sourire affiché s’avère profondément iconoclaste. Keaton désole, Nicholson rayonne. Ou plutôt : Le premier semble se demander ce qu’il fait là, quand le second cabotine volontiers jusqu’à l’excès. En résulte un film pour Jack Nicholson, un épisode de Batman pour le Joker. Bruce Wayne n’est que générique, aussi paresseux que l’incarnation absente de Keaton. Seul Jack Napier compte, avant et après la cuve d’acide. Un one man show qui à l’image de la musique d’Elfman (Et si c’était, avec Johnny Depp, mon principal problème avec les films de Tim Burton, finalement ?) souffre de son exagération : Tout y est trop tout, bancal, maladroit. Et parfois gênant : La scène de vandalisme du musée accompagnée par la musique de Prince ou la pauvre scène d’action qui s’ensuit. J’ai un peu de mal à sauver quoique ce soit là-dedans, franchement. A la limite je comprends qu’on puisse tomber amoureux de Kim Basinger, mais vraiment à la limite, car elle n’y est pas terrible. Bref c’est comme dans mes vieux souvenirs. Assez pénible.

Charlie et la chocolaterie (Charlie and the chocolate factory) – Tim Burton – 2005

40. Charlie et la chocolaterie - Charlie and the chocolate factory - Tim Burton - 2005Ugly in brown.

   2.5   Après avoir vu et aimé Dumbo, le dernier Burton en date, je me suis senti poussé des ailes. Désolé. Je me suis surtout demandé si ce n’était pas le moment idéal pour revoir ce machin que j’avais trouvé complètement nul il y a quinze ans. Et purée ce que c’est mauvais. Pire que dans mes souvenirs. Alors au début ça peut aller : Le décor penché de cette petite maison est plutôt réussi. Les vieux qui y logent forment une jolie bande de révoltés octogénaires. Mais dès qu’on entre dans la fabrique, tout est catastrophique. Plastiquement c’est laid. Johnny Depp est insupportable. Chacun des flashbacks qui concernent Willy Wonka, son personnage, sont indigestes. Quant aux chansons moralisatrices des oompa-loompas, programmées à chaque disparition d’un enfant, c’est probablement le truc le plus consternant que Burton ait jamais crée. Alors on s’en remet au jeu des devinettes : Lequel restera en finale contre Charlie ? C’est dire le niveau de l’entreprise. Et pour parfaire le mauvais goût, voilà que le film cite avec une lourdeur infâme, 2001 l’odyssée de l’espace. Bref, c’est très mauvais. Et puis cet humour de bébé omniprésent, ce cynisme de pacotille. On est loin de la subversion des premiers Burton.

Dumbo – Tim Burton – 2019

DUMBOUn Tim Burton ça trompe énormément.

   6.0   En remake live du Disney de 1941, ce nouveau Dumbo ne m’intéressait pas beaucoup. Quant au talent de Burton – Et pour avoir récemment et tardivement découvert Vincent (1982) et Frankenwinnie (1984), je suis convaincu qu’il a existé – il est tellement porté disparu que ne suis pas allé voir un de ses films en salle depuis longtemps. Depuis Sweeney Todd, je crois.

     J’abordais Dumbo d’autant plus avec le couteau entre les dents qu’il me semblait insensé que Burton collabore à nouveau avec Disney, après le tumulte de ses débuts et l’adaptation en deux temps et deux auteurs, que fut le cas Alice. Je pensais vraiment que Burton et Disney c’était fini. Et c’est là-dessus que le film m’a séduit : La confession de Burton, son amour pour les saltimbanques et les marginaux solitaires, mais aussi son aveu de faiblesse à tomber dans les filets du géant.

     J’aime bien l’idée que Burton s’incarne à la fois dans le personnage de Danny DeVito, ce gérant de cirque contradictoire, amoureux de sa famille itinérante mais avide d’un pouvoir plus grand, mais qu’il s’incarne aussi, en guise d’autoportrait, dans cet éléphanteau aux grandes oreilles, monstre solitaire qui n’a qu’un désir, quand il vole, c’est de sortir du cirque, du rang.

     Dès l’instant qu’on quitte le récit connu de Dumbo – Finalement l’heure du dessin-animé est respectée, la seconde sera plus intéressante, car ce sera le vrai Dumbo, de Tim Burton – le film nous plonge à Dreamland, dans un immense parc d’attraction (Difficile de faire plus clair) qui sera géré par un businessman arrogant, un opportuniste récalcitrant, qui du haut de sa tour domine, jouit, dévore tout tel un croisement bâtard de Capitaine Némo, Batman (Le rôle n’échoit pas à Michael Keaton pour rien, je pense) & Eldon Tyrell. Il faudra y mettre le feu pour y échapper. C’est la firme aux grandes oreilles qui brule, littéralement. C’est assez curieux de voir que Disney a pu accepter d’être à ce point tourné en monstre d’arrogance, de bêtise et d’enfer sur terre. Bref, d’un point de vue méta, j’y trouve mon compte.

     Ensuite, plastiquement, le film ne m‘écœure pas comme certains Burton ont jadis pu m’écœurer, mais il y a trop de numérique, trop de fond vert, tout semble faux. Quant à l’ambiance musicale, signée une nouvelle fois Danny Elfman, elle fait le job, ni plus ni moins, c’est un peu triste quand on sait ce qu’il représentait dans les films de Burton. Et les personnages, les enfants surtout, s’ils servent bien Dumbo ils n’existent pas à proprement parlé.

     La première partie n’est finalement pas très intéressante, cette partie où justement, Burton aura dû en profiter pour créer des personnages, du background, des connections. Mais dès l’instant qu’on entre dans ce Disneyland vu sous l’œil de Burton, le film est tellement passionnant, rythmé et flamboyant qu’on en oublie les défauts qui le jalonnent. C’est donc une bonne surprise.

L’étrange Noël de monsieur Jack (The nightmare before Christmas) – Henry Selick – 1994

01. L'étrange Noël de monsieur Jack - The nightmare before Christmas - Henry Selick - 1994La complainte de l’épouvantail.

   6.0   On appréciera le jeu de mots offert par le titre original, qui remplace « night » par « nightmare » pour évoquer le réveillon de noël. De cette imaginaire dantesque, on retient outre la magie de la stop-motion et de ce récit de marionnettes, cette opposition entre deux mondes, l’un macabre, l’autre merveilleux, avant qu’ils ne fusionnent sur la plongée d’un personnage, maître de l’épouvante égaré dans un village trop parfait : Coloré, calme, sage, rangé. C’est un conte de Noel en marge. Comme toujours il s’agit chez Burton de dresser le portrait (le sien) de personnages rejetés du monde : Epouvantail squelettique, Jack a beau être émerveillé par Noel, il vaut surtout apporter Halloween dans Noel, kidnapper le Père Noel et distribuer lui-même les (terrifiants) cadeaux, accompagné de son traineau tiré par des rennes squelettes. Visuellement, le film est étourdissant. Et pour une raison qui m’a toujours échappé, c’est un film que j’aime peu. J’admire le geste – Surtout celui de Burton, de laisser son bébé à Henry Selick – mais globalement c’est un peu trop plein et bavard pour moi, je pense.

Frankenweenie – Tim Burton – 1984

03. Frankenweenie - Tim Burton - 1984Sparky, la résurrection.

   7.0   Une bien belle découverte que celle de Frankenwinnie, version de 1984, là aussi, un film court, un essai (pour son auteur) dans le domaine de la prise de vues réelles, un superbe premier pas qui me conforte dans l’idée que Burton c’était mieux avant. Frankenwinnie est en quelque sorte son adaptation de Frankenstein, avec Victor, un petit garçon (Les amateurs de L’histoire sans fin reconnaitront Bastien) qui va réanimer son bull-terrier Sparky (mort renversé par une voiture) au moyen de l’électricité. Burton, qui travaille alors chez Disney, va faire un film loin de l’imagerie du studio, une sorte d’ovni de petit magicien gothique, à l’image de cette superbe introduction qui voit les parents (qui sont magnifiques et interprétés par Shelley Duvall et Daniel Stern, qui quatre ans auparavant jouaient respectivement dans deux de mes films préférés : Shining et Breaking away) qui applaudissent (« Mon fils est un nouvel Hitchcock », s’exclame son père) la projection du film amateur de leur fils, qui voit déjà son chien à l’interprétation d’un monstre. Burton filme en noir et blanc, avec une élégance terrifiante, l’univers froid des banlieues américaines – Le film préfigure déjà Edward aux mains d’argent – en séparant le monde des adultes et celui des enfants, afin de s’intéresser à ce garçon solitaire à l’imaginaire horrifique surdéveloppé, alter égo de son auteur, comme l’était Vincent un peu plus tôt. Je me pencherai ultérieurement sur la version long-métrage intégralement en stop motion que Burton en a tissé en 2012 même si d’une part, j’ai du mal à m’intéresser au cas Burton de l’après Ed Wood et d’autre part, je n’en vois pas trop l’intérêt, là, tout de suite d’autant que j’aime l’idée que ce Frankenwinnie pose les jalons des films-live de Burton à venir.

Vincent – Tim Burton – 1982

02. Vincent - Tim Burton - 1982L’ange du bizarre.

   6.5   Soit l’histoire d’un enfant de sept ans – Comment ne pas percevoir l’enfant Tim Burton lui-même ? – qui s’appelle Vincent Malloy mais qui rêve d’être Vincent Price, son acteur favori – qui officiera en tant que narrateur ici. Un enfant qu’une mère rigide punit, souhaite normaliser tandis que lui désire faire des films d’horreur, remplacer son chat par un monstre, transformer sa petite sœur en zombie, plonger sa tante dans la cire, bref avoir une vie comme les personnages des récits d’Edgar Allan Poe, son auteur préféré. C’est un beau film en noir et blanc, plein de trouées horrifiques, de secousses déconcertantes et trucages variés,  dont l’esthétique gothique navigue entre l’expressionnisme allemand d’un Murnau, d’un Lang, avec des visions d’un Epstein. Très fort de charrier un imaginaire aussi crue, limpide et tant de promesses dans un essai de six petites minutes, qui s’achève sur la dernière phrase du Corbeau, le poème de Poe, jadis adapté à l’écran par Roger Corman, dans lequel jouait Vincent Price.

Big eyes – Tim Burton – 2015

27     4.0   Un Burton sans Johnny Depp je dis cool, mais quel intérêt de remplacer un cabotin par un autre cabotin ? Parce que bon, dans ce registre, Christoph Waltz se pose là. Alors certes, l’excentricité du personnage demande un peu d’excès mais de là à en faire un monstre de grimaces et de gestes désordonnés franchement. Enfin bon, venant de Waltz ce n’est pas étonnant, on lui a donné un oscar pour ça il y a sept ans – Reste plus qu’à espérer que Léo ne meugle et bave pas dans tous ses prochains rôles. Concernant le film, on va dire que je le situe dans le haut du panier des Burton anecdotiques. Aussi peu désagréable qu’il est oublié dans la seconde.

Alice au pays des merveilles (Alice in Wonderland) – Tim Burton – 2010

02273730-photo-mia-wasikowska-dans-alice-au-pays-des-merveilles-de-tim-burton   2.0   Hum. C’est un peu nul, non ? En fait c’est dingue de voir un traitement d’Alice aussi conventionnel, aussi pataud, aussi hollywoodien. C’est à peine si ça se démarque d’Un monde de Narnia par exemple. Je n’ai jamais porté Burton dans mon cœur mais là c’est n’importe quoi, il n’y a même plus de monde, de patte à lui, je ne vois vraiment pas ce que certains ont pu lui trouver. Je vais donc aller lire l’analyse des Cahiers d’il y a quelques années qui si mes souvenirs sont bons, se paluchait grave dessus.

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silencio


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