Archives pour la catégorie Tobe Hooper

Le crocodile de la mort (Eaten alive) – Tobe Hooper – 1978

02. Le crocodile de la mort - Eaten alive - Tobe Hooper - 1978Psycho-croco.

   6.0   Deux décors : Une maison close d’abord, très brièvement, puis un motel. Une adolescente s’échappe du premier décor pour atterrir dans le second où elle est accueillie à coup de fourche avant d’être jetée au crocodile. La version déviante de Pyschose, en somme.

     C’est une ouverture au moins aussi sale que Massacre à la tronçonneuse, le précédent film de Tobe Hopper, mais on a remplacé la ferme du Texas par un motel de la Louisiane. Une Louisiane insolite : Le bayou chez Hooper arbore une allure macabre saupoudrée de textures rosées embrumées.

     Après le premier meurtre, un couple et leur petite fille font escale dans les lieux. Tout y est vite très bizarre, aussi bien le singe dans cette cage qui se meurt que le petit chien blanc qui file droit dans la gueule de l’alligator ; aussi bien la petite fille qui boite et qui fait écho au gérant qui boite lui-aussi, même si c’est surtout sa morve apparente que l’on retient. Il y a aussi ce mari, tout en sueur, le regard halluciné, incarné par William Finley, qui sortait de Phantom of the paradise. Il y a cette mère, qui restera longtemps avec de la boue dans les cheveux avant d’être attachée à un lit et de s’époumonner une heure durant, incarnée par Marylin Burns, qui campait la survivante de Massacre à la tronçonneuse.

     Mais ce n’est pas tout : Il y a ce type, jeune branleur beauf, qui ouvre le film et qu’on retrouve bientôt, incarné par Robert Englund aka le futur Freddy dans Les griffes de la nuit. Niveau casting c’est d’ailleurs un défilé de vieilles stars : Mel Ferrer, Neville Brand, Carolyn Jones, Stuart Whitman. Comme si Hooper s’amusait à salir tout Hollywood. A noter aussi une partition musicale complètement barrée, signée Wayne Bell : Un vrai ballet de grincements et de cris.

     Alors évidemment le film est fait avec rien, autant dire que le crocodile est cheap et que ses apparitions ne sont pas vraiment flippantes, mais c’est compensé par le vrai taré du film, le gérant du motel, qui peut facilement te suivre jusque dans tes cauchemars et justement pour son ambiguïté, tant il apparait comme un vieil enfant, sensible et doux, n’hésitant pas à courir fourche brandie après des gosses et se mettre à pleurer le plan suivant.

     On frôle le nanar, mais un nanar passionnant, accentué par son visuel fait de brouillard, de couleurs, comme si on plongeait dans un conte de fées horrifique.

Poltergeist – Tobe Hooper – 1982

poltergeist-1982-01-g   7.5   Ce qui est fort avec Poltergeist c’est qu’on remarque que c’est un film fait à deux. Il y a Hopper et Spielberg et c’est flagrant. Le film aurait pu être ampoulé voire ridicule mais l’alchimie entre les deux crée un truc unique. Deux cinéastes différents qui auront pourtant réalisé leur chef d’oeuvre quasi en même temps et dans un genre que l’on peut rapprocher. Une réussite totale entièrement vouée au miracle de cette alchimie, en apparence improbable.

Massacre à la tronçonneuse (The Texas Chain Saw Massacre) – Tobe Hooper – 1974

texas_chainsaw_massacre_1_lc_03Une nuit en enfer

     9.5   Comme souvent aujourd’hui ça commence en road-movie, une bande d’amis sillonne les routes avec leur minibus, discutent de signes du zodiaque, de cimetières profanés, de vieux abattoirs, de tout et de rien, et tentent de rejoindre la maison de famille abandonnée de deux d’entre eux, un garçon en chaise roulante et sa sœur, accompagnée. On est dans les grands espaces désertiques texans, à l’ambiance singulière que la chaleur vient alourdir. Ils prendront alors un type en stop. Mauvaise pioche ! Le type est un cinglé, fasciné par les couteaux, il n’hésite pas à se taillader la main devant eux, puis à leur demander s’ils peuvent le déposer chez lui. Voyant le groupe refuser sa demande, il décide de faire une entaille au bras du garçon handicapé puis de se tirer du minibus en y laissant un peu de son sang sur les portières. Plus tard, le groupe enfin à destination, s’éparpillera en forêt de façon à trouver de l’essence, un point d’eau ou simplement à passer du bon temps. Lorsque l’un d’eux, un peu trop curieux, fait irruption chez un autochtone, dans une maison d’apparence abandonnée, il tombe nez à nez avec un fou masqué, une masse dans une main, une tronçonneuse dans l’autre, qui le massacre sans pitié. C’est le début du carnage.

     Là où Massacre à la tronçonneuse m’a surpris c’est dans ce parti pris de faire un survival avec seulement cinq victimes – le film dit se baser sur une histoire vraie, juste pour en jeter d’entrée. Je m’attendais à quelque chose de beaucoup plus large, avec un tueur en ville, façon Halloween. Il y a donc ces cinq citoyens américains auxquels on ajoute cette espèce d’auto-stoppeur fou qui se révèle être le frère de LeatherFace, l’homme à la tronçonneuse. Puis il y a aussi un autre homme, celui de la station essence (sans essence) au début du film, qui semble aussi être l’un des frères. On fera aussi la connaissance du grand-père, limite zombie. Si quatre personnages sont très vite massacrés – j’étais choqué par la brièveté des exécutions – une fille résiste et c’est avec elle que le film devient survival génial, entre course effrénée dans les bois et scènes de tortures délirantes. Déjà en tant qu’horreur pure on n’avait en effet pas fait mieux. Rappelons que l’on est en 1974. La dernière demi-heure du film est un truc de malade ! Mais surtout, Massacre à la tronçonneuse a un atout des plus dément : c’est son ambiance sonore, souvent abstraite, des sons stridents sortis de nulle part, des crissements, des cris, des grognements. On n’est pas loin d’un trip psychédélique à la fin dans la maison, avec ces couleurs vives, l’œil puis les lèvres de la jeune femme qui n’en finit plus de crier, les hôtes complètement barjes, qui n’en finissent plus de se marrer. C’est hyper malsain. Le film se termine sans épilogue, rien, dans l’action, une fille qui rit, le visage maculé de sang, un homme qui crie, comme un enfant qu’on prive de son jouet, tronçonneuse levée vers le ciel jaunâtre d’une aube salvatrice excepté pour lui.


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silencio


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