Publié 7 janvier 2024
dans Tommy Wirkola
Maman, j’ai raté la cible.
4.0 Du Wirkola pur jus tant on retrouve le sel de son diptyque nazis/zombies (Dead snow 1&2) mais ici sur les terres du film de Noël, avec le vrai père Noël se retrouvant à dézinguer une bande de malfrats venu cambrioler une riche famille dans leur manoir forestier, le soir du réveillon. Bref c’est Die Hard avec John McClane en Saint-Nicolas. On découvre que l’homme à la hotte magique (elle a son importance ici : les cadeaux sont des armes diverses et variées) était jadis un barbare scandinave et qu’il n’est plus qu’un loser alcoolique accomplissant sa lourde besogne saisonnière sans plus vraiment y croire. Du grand n’importe quoi, ou pas suffisamment justement : le film est moins généreux qu’espéré, assez peu inspiré, notamment dans sa construction, ultra prévisible et son petit côté film pour gosses qui n’en est pas un : c’est souvent trash et par ailleurs interdit au moins de seize ans. Et pourtant ça fait mille références à Maman j’ai raté l’avion. Wirkola s’est un peu planté (de cibles) je pense.
Publié 21 septembre 2017
dans Tommy Wirkola
Comme un lundi.
5.0 Je ne dis pas ça uniquement parce que c’est un produit Netflix mais au-delà de ses nombreux défauts, ça aurait davantage mérité une série plutôt que ce format deux heures. Déjà de par son montage puisque le film tente d’introduire sous forme de chapitres chacun des sept personnages et qu’il ne prend pas le temps de le faire. Du coup on se fiche à peu près de chacune d’entre elles ; On les différencie parce qu’elles sont dessinées à coup de stéréotypes et aisément identifiables physiquement (la blonde, la sportive, les lunettes, les cheveux courts…) mais elles n’existent jamais en tant que personnages à part entière donc on n’a que faire ou presque de leur destin. L’autre problème c’est que la forme est beaucoup trop impersonnelle pour nous projeter dans un tel monde – quelque part entre Minority report et Les fils de l’homme – et que les lieux (l’appartement des sœurs comme les extérieurs) et les situations sont traitées par-dessus la jambe. Et cerise sur le gâteau, si ce n’est le nombre d’exécutions froides (assez surprenantes et violentes il faut bien le reconnaître) on voit absolument tout venir à des kilomètres. Et nul besoin d’avoir connaissance du titre original pour deviner le double twist final à l’avance. Malgré tout, ça se regarde. Il y a du rythme et il y a sept fois Noomi Rapace.
Publié 10 mars 2017
dans Tommy Wirkola
Zombies squad.
6.0 D’emblée, ça commence mal : Une introduction récapitule tout ce qu’on a vu dans le premier opus. Etant donné que j’ai regardé les deux volets le même soir, j’avais un peu l’impression d’être pris pour un demeuré. En fait il s’agit surtout de nous dire que cette suite va démarrer exactement là où s’était arrêté le film original – Cinq ans plus tôt, donc, puisque entre-temps Tommy Wirkola est allé tourner Hansel & Gretel aux USA ; ça a son importance, tu verras. Sauf que tout ce qui était plutôt rigolo dans la deuxième partie de Dead Snow tombe provisoirement à plat dans le début de Dead Snow 2. Je dis bien provisoirement. Wirkola est un diesel, cette fois il nous distille tout autre chose. Les zombies vont descendre de la montagne. On va donc se retrouver dans un banal survival urbain, sans neige, ou presque. Soit. Pourtant, un seul élément suffit à déclencher la mécanique du grand n’importe quoi : Un humain va échanger son bras avec celui d’un nazi. Oui, le survivant du premier opus se retrouve avec le bras du colonel Herzog et vice versa. Je n’explique pas comment, ça vaut son pesant. Et comme le bras nazi est surpuissant (Sieg Heil, tout ça) le pauvre mec se retrouve avec un bras incontrôlable. Exemple désopilant quand il se retrouve à faire un massage cardiaque à un gosse et qu’il lui transperce la cage thoracique. Bon, c’est bien beau mais ça ne va pas tenir sur une heure et demie cette affaire. C’est alors qu’on va rebooster un scénar bien pourave en faisant débarquer une escouade antinazis, constituée, tenez-vous bien de Martin Starr – Bill dans Freaks & Geeks. Il est accompagné de deux nénettes assez géniales dont on se demande si on ne les a pas croisées chez Apatow. L’une d’elles ne jure d’ailleurs que par Star Wars, c’est déjà lourd au début mais c’est tellement plus lourd ensuite que ça devient du génie. On a l’impression d’être dans un Shaun of the dead mais en mieux, plus cheap, plus gore, plus généreux en fin de compte, surtout moins prédisposé à révolutionner quoi que ce soit dans le genre. On pense aussi à Tucker & Dale fightent le mal, avec un soupçon de jusqu’au-boutisme crescendo et multiple. Car il y a trois films en un : D’un côté la horde de zombies nazis veulent donc terminer la mission que leur avait commandité Hitler, à savoir de zigouiller tout un village, Tavlik. De l’autre, Martin, le survivant au bras hulkien devient le héros poursuivant sa Némésis et va pour s’aider, réveiller la bataillon soviétique qui était, à l’époque, censé éliminer du nazi. Et en parallèle, l’escouade américaine fait son job, à coup de grenades dans les marécages. Normal. Le film s’achemine vers un affrontement final grandiose, à se rouler parterre et bien fichu techniquement, l’aubaine. Encore et toujours des références ciné à gogo – on sent que Tommy Wirkola est un amoureux du cinéma – dont une savoureuse à Gangs of NY. L’épilogue aurait pu faire entrer ce diptyque délirant dans un truc plus conventionnel, de retour à la normal réunificateur et romantique. Il va en jouer. Et le faire si bien qu’on a envie de l’applaudir. Super suite, qui surpasse un premier opus bancal, qui prend du galon sitôt qu’on appréhende le projet dans son intégralité.
Publié 9 mars 2017
dans Tommy Wirkola
Weekend of error.
5.0 Soit un film d’horreur norvégien, en montagne, où une bande de jeunes branleurs affrontent des zombies, dont la particularité est d’être des anciens nazis. Ouverture classique, à peine lisible, durant laquelle une femme est poursuivie dans la neige par ce qui semble être une horde de morts vivants. Puis, présentation de personnages, six jeunes loups, trois femmes, trois hommes dans des bagnoles séparées, qui se demandent avec quel(le) mec/nana ils vont bien pouvoir coucher durant le weekend. Aucun intérêt. En guise de petit délire avant massacre, un montage clipesque nous les montre en train de faire de la moto neige, une bataille de boule de neige puis un twister – Tu sais le jeu avec les couleurs où forcément, un moment donné, tu finis dans la tête dans le cul d’un adversaire. Un type pas commode débarque alors pour leur raconter une légende selon laquelle ce coin de montagne – où se situe leur chalet paumé – était un ancien port pour cuirassés nazis. On est dans la lignée de Cold Prey et de ces films de genre nordistes qui imitent constamment les amerloques. Celui-ci semble à première vue être celui de trop. Pourtant, un truc hyper important va faire que ça va finalement presque le faire : L’humour. On croit d’abord que le film cherche à faire rire tout en le dissimulant, faire rire mais surtout faire peur. Faire rire tout en faisant son Evil Dead. Il y a cette petite réplique cinéma au début (L’un d’eux est un geeko-cinéphile, forcément) pour faire croire qu’on a digéré les classiques, ensuite le même mec ou un autre, je sais plus, arbore un t-shirt à l’effigie du Braindead de Peter Jackson. Ensuite, il faut se coltiner une pauvre scène de cul (et la fille allumeuse qui sera la première à être punie dans la foulée, évidemment) et une trouvaille ridicule : un trésor enfoui dans un coffre au sous-sol. Pas une situation n’est vraisemblable. Après, quand on mate un film sur des zombies-nazis, logique me direz-vous. Et c’est justement quand ils pointent véritablement le bout de leur nez que le film devient jouissif. D’une part il ne lésine pas sur le gore : Un moment, un type est suspendu dans le vide, en haut d’une falaise, aux viscères d’un zombie. Quand plus tôt, le premier mec se fait arracher le visage, en deux morceaux, comme on coupe un avocat, son pote s’exclame : « On aurait dû partir à Sunny beach » Je crois bien qu’à partir de là j’ai vraiment pris mon pied, je me suis aligné sur ce que le film avait à m’offrir. Et le film est très bizarre car il essaie d’injecter du wtf dans du réalisme. Exemple, le lendemain du massacre du chalet – Après ils se dispersent dans la montagne – ils ont tous les visages maculés de sang séché, façon Carrie, après une nuit de sommeil. Plus ça va, plus le film assume clairement son penchant pour la farce – A l’image de la première exécution nazie puis de l’apparition tonitruante du machiavélique Colonel Herzog. C’est vraiment le film à voir en soirée, entre potes, en sirotant des cervoises.