Clarence & Alabama.
6.0 Le film fonctionne – et l’on reconnait bien là toute l’écriture de Tarantino – par grandes saynètes avec généralement, bien sûr, une tension et une violence différée et en crescendo : chaque star ou presque aura sa scène, parfois unique d’ailleurs (Gary Oldman, Christopher Walken, James Gandolfini, dans des rôles aussi éphémères que mémorables) occasionnant une juxtaposition savoureuse mais avec ses manquements. Trois scènes, avant le carnage final qui fonctionnent sur le même dispositif, d’un long dialogue virant plutôt au monologue, avant un déchaînement de coups, de flingues et de sang.
Dans le texte, True romance est avant une déclaration d’amour au cinéma (de kung-fu essentiellement) et aux acteurs. Il manque un souffle dans la romance, il manque du punch dans les divers affrontements, il manque l’émotion de manière générale. Difficile de savoir si c’est à mettre au crédit d’une plume un peu chaotique ou à celui d’une réalisation pas très inspirée de Scott. Un peu des deux, probablement. Pourtant, la magie opère. Le film est beau, frais, rythmé. Et rien que pour la scène de la caravane entre Dennis Hopper et Christopher Walken, il faut voir True romance ainsi que pour ce bel hommage musical (avec la variation autour du Gassenhauer, de Carl Off) à cette sublime cavale romantique qu’est le Badlands, de Terrence Malick (un film d’un tout autre niveau, soyons honnêtes).