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Transparent – Saison 3 – Amazon Video – 2016

27Life sucks and then you die.

   6.0   A l’instar de You’re the worst, Transparent peut autant m’agacer que venir me cueillir, sans que je m’y attende, c’est sans doute pour cette raison que je continue de la regarder et que j’enquille vite les saisons. Ça et le fait que les épisodes soient courts. Ça joue. Souvent trop dans un affect disproportionné, Transparent se perd dans une succession de séquences tire-larmes (qui fonctionnent, je pense, dès l’instant que ces personnages sont devenus ta nouvelle famille) donc un problème de dosage qui fait sans cesse écho aux interactions parfois lourdes et racoleuses qui la meublent, aux individualités trop over the top qui constituent sa marque de fabrique.

     Mort est définitivement devenu Maura et (s’)est définitivement acceptée comme tel. Sa transition doit opérer un dernier glissement, son changement de sexe, auquel elle donne son entière priorité. Volonté bientôt remise en question par une incompatibilité : un différend de santé. Dans le premier épisode, Maura faisait une attaque cardiaque, en voulant aller à la rencontre d’une femme qu’elle venait d’avoir au téléphone, alors qu’elle faisait son premier jour à la LGBT suicide hotline. Voilà, Transparent c’est ça : Une somme de boucles. On part ici pour arriver ailleurs. Un problème vasculaire rebondit plus loin. On s’y attendait. C’est beau, touchant mais souvent beaucoup trop fabriqué.

     Josh, son fils, est dans une impasse existentielle encore plus imposante que durant les saisons précédentes. Autant par rapport à ses frangines desquelles il s’éloigne et souffre clairement de cet éloignement ; Que dans sa relation avec ce fils, introduit en fin de saison 2. Un fils qui ne peut ni pourra vraiment être son fils. C’était déjà bien chargé mais il va aussi devoir faire face au suicide de Rita, sa relation secrète et mère de leur fils Colton. Josh est le personnage de cette saison, à mes yeux. Mais voilà, il porte sa croix le pauvre.

     Le temps est le gros facteur de cette saison, plus désespérée encore que les deux autres. Il marque surtout la force de cette famille, pleine de contradictions, symbolisé par les retrouvailles avec leur tortue, cachée depuis trente ans dans un conduit d’aération. Episode sous forme de boucle encore (qui débute dans le passé, traverse le temps et s’achève dans le présent) absolument bouleversant, tant il raconte par analogie l’histoire insolite de la famille toute entière et l’évolution des enfants Pfefferman.

     Il faudra trois épisodes de grande tenue pour oublier ceux qui sont plus en roue libre. Celui-ci donc, mais aussi le 8 et le dernier. L’un étant un flashback sur la rencontre entre Mort et Judith, durant leur adolescence – Le plus bel épisode de Transparent à ce jour, haut la main. L’autre envoyant les cinq personnages phares dans une croisière dévoilant leurs fragiles retrouvailles. La chanson sur laquelle se ferme l’épisode est vraiment puissante. Il manque juste un équilibre total à la série pour convaincre pleinement, mais en l’état j’y suis de plus en plus attaché.

Transparent – Saisons 1&2 – Amazon Video – 2014/2015

29To be.

   5.5   Mort, la soixantaine, entreprend de révéler à ses enfants son secret : Il a toujours été femme au fond de lui, donc voudrait enfin être reconnu comme tel, être reconnu comme étant Maura : « Toute ma vie, je me suis déguisé en homme. Voilà qui je suis vraiment. »

     La série va donc couvrir les répercussions de cette fracassante nouvelle sur ses trois enfants, tout autant paumés les uns que les autres, mais qui n’ont pas le privilège de l’âge pour accepter d’être ce qu’ils sont. Sarah, l’ainée, est mariée et mère de deux enfants, mais entretient une relation extraconjugale avec une vieille amie de fac. Ali, la cadette, ne parvient pas à quitter son adolescence, expérimente les coucheries et supporte de moins en moins ce qu’elle est ou plutôt ce qu’elle n’est pas. Josh, le garçon, plus jeune que Sarah mais plus âgé qu’Ali, est un producteur musical qui ne trouve pas sa voie affective non plus.

     Il m’a fallu un moment pour accepter cet aspect trop plein, trop anti-norme que la série érige en étendard en permanence, comme si elle était la seule et l’unique marginale et révélatrice d’une société plongée dans une troublante quête identitaire. Il faut aussi se farcir cette réalisation qui reprend tout le cinéma indépendant arty de ces dernières années, les musiques bien calibrées, les larmes à n’en plus finir, la complaisance des séquences queer, le tableau un peu trop farfelu et forcé.

     Pourtant, petit à petit, la série parvient à trouver son identité justement, à se révéler émouvante ; parce que ses personnages aussi s’étoffent et deviennent des caractères passionnants, perdent leurs étiquettes. Il faut dire que Jill Solloway (l’une des scénaristes de Six Feet Under) s’est inspiré de son propre père – qui a récemment fait son coming-out transgenre – pour écrire cette histoire.

     De temps à autre, plus ou moins franchement (parfois une minute, parfois un épisode entier) la série s’engage dans le flashback et permet de connaître le Mort de l’époque, le père de famille, qui vit sa passion en secret, puis la révèle à sa femme. Divorcés dans le présent, ils préservent tous deux une grande complicité. Je pense que c’est ce qui m’a le plus touché dans cette première saison : le lien qui les unit pour toujours, même si chacun a refait sa vie de son côté. Il y a une humanité qui se dégage de ce récit étriqué (et ce format court : Dix épisodes de 30 minutes dans chaque saison) dans un Los Angeles qui a perdu ses paillettes, qui me touche suffisamment. Je me suis toutefois rendu compte, en cours de saison 2, que j’ai un problème avec les personnages je crois, féminins principalement. Pour le reste, j’y vois parfois encore de très belles choses, très touchantes, puis l’instant suivant m’agace. Pas sûr qu’il ne m’en reste grand-chose au final. Enfin, il m’en restera au moins ce générique : raffiné, concis, puissant.


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silencio


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