Une femme seule.
6.5 Mon voyage en Allemagne d’hier soir m’aura permis de découvrir le beau Montag, très ancré dans la Nouvelle vague allemande, dans lequel une femme déserte son foyer et erre, mystérieusement, sur la route, chez son frère, dans les montagnes puis un grand hôtel aux côtés d’un vieux tennisman (Ilie Nastase erre aussi, à sa manière) avant qu’elle ne revienne sur ses pas. Le contrepoint de la deuxième partie, davantage centré sur son mari, apporte un éclairage aussi doux que cruel sur le destin de ce couple en crise silencieuse. Le final, beau, froid, inéluctable, viendra parfaire un film d’une sécheresse absolue, qui ne sera jamais sorti de sa ligne claire. Il me manque toutefois un décrochage plus franc, une petite étincelle (que je pouvais trouver chez d’autres jeunes cinéastes teutons : Maren Ade dans Everyone else, Angela Schanelec dans Marseille, Jan Bonny dans Gegenüber) pour trouver ça superbe, bouleversant, mais c’est un beau film.