Archives pour la catégorie Valeria Bruni Tedeschi

Les amandiers – Valeria Bruni Tedeschi – 2022

04. Les amandiers - Valeria Bruni Tedeschi - 2022De la vie des marionnettes.

   5.0   Je m’attendais à trouver ça nul et insupportable (Valeria Bruni Tedeschi qui me raconte sa jeunesse à l’école de théâtre Les Amandiers dirigée par Patrice Chéreau, ça me passionnait autant que de regarder du linge en train de sécher) ou tout le contraire, et pourquoi pas accepter cette plongée quotidienne dans une troupe un peu comme dans le sublime Guermantes, de Christophe Honoré. Ni l’un ni l’autre, finalement, le film m’a tour à tour intéressé et indifféré. J’y vois trop de Chéreau, pas assez de Cassavetes, pour résumer. J’aime surtout comment il parvient à retranscrire la terreur provoquée par le Sida – l’action se déroule fin des années 80. Le reste, l’histoire d’amour, les rapports entre copines, les séquences d’essais avec des profs récalcitrants, je n’y crois pas beaucoup, à commencer par la passion qui semble irradier chacun des comédiens en herbe ou des professeurs barrés ; de même qu’en la naissance de cette petite famille ; qu’en tous ces fantômes intimes que la cinéaste convoque ; sans parler de Suzanne Lindon, ridicule, qui campe l’une des aspirantes à la pièce Platonov, finalement exclue, mais continuant plus ou moins de séjourner dans les coulisses. Heureusement, Nadia Tereszkiewicz est là.  

Les estivants – Valeria Bruni Tedeschi – 2019

40. Les estivants - Valeria Bruni Tedeschi - 2019Méta-stase.

   2.0   Si l’on pense beaucoup à l’horrible Fête de famille, de Cédric Kahn, le nouveau film de Valeria Bruni Tedeshi – Pourquoi je regarde ça, franchement ? – est plutôt un croisement bâtard, plus théorique, mais tout aussi clos et solaire, respectivement parlant, entre Vous n’avez encore rien vu, d’Alain Resnais et La grande Bellezza, de Paolo Sorrentino. Je grossis, évidemment, mais citer ces trois étrons me permet simplement de faire partager l’angoisse que j’ai traversée devant le visionnage de ce machin insupportable. Tout est usant là-dedans, du jeu des acteurs au petit décalage cynico-depressif mais le plus désagréable c’est son obsession pour la mise en abyme. Les estivants ce n’est que ça : Un film dans le film en train de se faire ou la vie de Tedeshi dans un personnage de réalisatrice qui joue son propre rôle d’actrice.  A tel point que tout va dans le triple sens jusqu’à citer sans vergogne le Buñuel du Journal d’une femme de chambre ou La règle du jeu, de Jean Renoir. Mais c’est bien simple : Prenez la tronche de six pieds de longs arboré tout du long (et notamment ici sur la photo) par Riccardo Scarmaccio et bien c’est exactement la gueule que je devais tirer devant ce truc durant deux heures. La mise en abyme est totale.


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silencio


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