Archives pour la catégorie Vince Gilligan

El Camino – Vince Gilligan – 2019

16. El Camino - Vince Gilligan - 2019Better forget Jesse.

   5.5   Contrairement à l’excellence miraculeuse de la série Better Call Saul, voici un « spin off » plus attendu, complètement anecdotique mais plutôt soigné et efficace – car réalisé par Vince Gilligan lui-même – dans la lignée formelle et narrative de Breaking bad. Reste que ça ne fonctionne que si on a vu Breaking bad, autrement ce n’est pas sans intérêt, mais presque. Le film se situe pile après le final de la série, lorsque Jesse Pinkman s’échappe du carnage au repaire de Jack au volant de la Chevrolet El Camino de Todd – toujours incarné par un autre Jesse, Plemons, le blondinet qu’on a depuis vu dans Game night, Fargo S2, The master ou Black mirror S4, entre autre – qu’on va beaucoup revoir ici. En effet, le film va jusqu’à insérer, dans la fuite de Jesse (vers l’Alaska) après son évasion et la mort de Walter, des flashbacks visant à réintégrer certains personnages comme Mike, Todd, Jane ou bien évidemment Walt, dans une scène sans fonction – mais qui joue sur la corde nostalgique – sinon pour satisfaire l’aficionado qui désespère de le voir apparaître dans BCS. Ainsi que de nombreux personnages auparavant très secondaires, comme Skinny Pete & Badger, ou Ed Galbraith, incarné par le regretté Robert Forster. Non franchement c’est pas mal, c’est un joli cadeau en forme de petit prolongement, les miettes d’une retrouvaille avec une série qui aura marqué son temps, mais pas de quoi se relever la nuit : Gilligan sait construire des séquences, créer de la tension, surprendre sans trop jouer au petit malin, mais le format long métrage lui convient moins bien que le format série.

Breaking Bad – Saison 5 – AMC – 2012/2013

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Blood money.

   9.5   Breaking Bad, Saison 5A

     Un point à la mi saison s’impose puisque les deux moitiés furent diffusées ainsi à un an d’intervalle l’une de l’autre. Bon, c’est vraiment très fort. La série n’aura jamais été si maîtrisée, fascinante et dingue. On sait que le point de retour est franchi depuis un bail mais les évènements prennent désormais une telle ampleur que chaque épisode semble enfoncer davantage le clou. Je crois qu’on n’avait jamais vu un tel déplacement d’empathie pour un personnage aussi significatif dans une fiction. Le titre de la série prend donc tout son sens. Ce n’est plus Walter pour lequel on s’inquiète mais ceux qui gravitent autour de lui, Jesse forcément mais dorénavant aussi Mike (le personnage de cette moitié de saison) ainsi que Skyler, qui a nous a beaucoup agacé par le passé, mais que l’on plaint terriblement dorénavant. L’épisode Fifty-one centré sur la cellule familiale et l’anniversaire de Walt est terrifiant, on y ressent tous le poids de cette transformation, il n’y a plus de transition, c’est déjà une forme d’adieu. Mais la saison joue aussi sur un autre terrain, moins western que dans la saison précédente, elle atteint là les plus grands polars contemporains, d’ailleurs ouvertement cités. Breaking Bad a passé un cap dans l’acceptation de son impact, de son statut hors des normes. La spirale meurtrière lancée dès la deuxième saison, sur un mode relativement passif, aura petit à petit atteint un palier supplémentaire jusqu’ici où le pire du pire est franchi. Plus que huit épisodes, putain…

Breaking Bad, Saison 5B

     Voilà, c’est fini. Pfiou, que dire ? Que c’est quelque chose d’incroyable, une série plus qu’exemplaire qui n’aura fait que monter en puissance de bout en bout, su se poser et rebondir là où on ne l’attendait jamais. Cette deuxième partie de saison accentue le recul et la nostalgie procurée par l’imminence de la fin. J’avais envie de tout revoir d’une traite, de revenir aux sources, au tout début et de vivre à nouveau, morceau par morceau, cette descente aux enfers hallucinante. Mais bien au-delà du craquage absolu (que le titre promettait) la série aura montré la passion d’un prof de chimie pour la création de sa vie (la dernière discussion avec Skyler est un sommet bouleversant) qui lui aura enfin permis de se sentir en vie – alors qu’il était mourant. On parlera bien entendu longtemps de cet épisode titanesque qu’est Ozymandias, réunissant à lui seul tout ce que l’on pouvait rêver voir dans un épisode de série mais les deux suivants – donc les deux derniers – n’ont rien à lui envier tant ils déroulent leur mécanique émotionnelle et inéluctable de fort belle manière. Chaque séquence, chaque moment, chaque mot prend des proportions énormes puisque c’est la fin. Et la boucle se boucle. Heisenberg, Walter White, Les Schwartz, Jesse, Saul, Sky, Holly, Walter Jr.. Tout devient purement anthologique jusque dans cette dernière scène qui conclut tout cela à merveille. J’étais noué tout le long de cet ultime épisode, les yeux embués. Merci Gilligan d’avoir pondu un truc pareil et bravo. Merci Breaking Bad. Série qui entre haut la main dans mon panthéon personnel.


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silencio


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