Publié 5 décembre 2016
dans Vincent Garenq
L’affaire et le vide.
3.0 Après Outreau et Clairstream, Garenq s’attaque à l’affaire Dieter Krombach. Ce qu’il réussissait dans les précédents échoue lamentablement ici : Déjà, le film dure 1h23, montre en main. Pour condenser 30 ans d’affaire c’est un peu mince. Il multiplie les lieux et les dates pour lesquels il extraie un événement important et ça prend chaque fois cinq minutes, dans le meilleur des cas. On a autant de mal à saisir les tenants et aboutissants de cette intrigue entre l’Allemagne et la France, l’Autriche et la Suisse, que de s’intéresser au cas par cas aux personnages puisqu’ils ne sont que des pantins au service d’un récit, réduit à une colonne de brève. Et puis Auteuil je peux pas, impossible. Même L’adversaire, le meilleur film de Nicole Garcia, j’ai du mal parce qu’il est là. Là vous ajoutez Marie-Josée Croze qui joue comme une cafetière et le tour est joué. Même dans sa mise en scène le film est d’une platitude ahurissante, jusque dans sa pseudo reconstruction, les vieillissements des personnages, tout semble bâclé de A à Z. Bizarre car les deux précédents, je le répète, étaient vraiment passionnants de ce point de vue-là.
Publié 7 mars 2016
dans Vincent Garenq

Le ver est dans le fruit.
5.5 Le film m’intéressait moins pour Clearstream que pour Garenq, que j’avais trouvé honnête metteur en scène pour son film sur l’affaire d’Outreau. Et c’est un film d’enquête bien troussé. Ça fait en apparence un peu Clearstream pour les nuls – ce qui me convient assez – mais Garenq parvient à dépasser son sujet et faire un pur film d’investigation, toujours en mouvement, lisible et passionnant. Quelques fautes de goût néanmoins dans son absolue volonté de faire un truc rock’n’roll à l’américaine. L’utilisation musicale essentiellement et son aspect « plein comme un œuf » écrase un peu son champ d’action. Aussi dès qu’il entre dans l’intimité de son personnage, le film est moins bon, tout simplement parce que les séquences de famille sont ratées, parce que Florence Loiret-Caille doit jouer la femme relou, comme toujours dans ce genre de film et que son personnage est beaucoup trop chargé. Il y a aussi le cas Lellouche, toujours trois crans en-dessous celui-là ou au-dessus justement, surjouant quasi tout. J’ai trouvé très beau l’utilisation formelle du mélange de documents (images d’archives notamment) dans la fiction, sans trop se soucier d’une minutie de reconstitution, tant mieux. C’est donc une semi-réussite. Ce qui est déjà très bien. Mais en s’en tenant à son matériau écrit pur et avec la mise en scène très sèche et carré du Garenq de Présumé coupable, donc en enlevant un peu de sa masse romanesque superflue, le film aurait été plus puissant et pu lorgner du côté des Patriotes ou des Hommes du président.