4.5 La petite famille que Walter Salles nous présente a en commun que chacun caresse un rêve intime. Quatre garçons, quatre frères. L’un voudrait être le nouveau Ronaldinho et se présente à chaque test de recrutement de footballeurs espoirs mais voit malheureusement ses 18ans – âge limite pour y participer – approchés à grand pas. Un autre vit une relation intime avec dieu, participe aux groupes d’évangélistes mais caresse le plaisir de se taper la nana de son frère. Cet autre frère justement, vit pour faire vivre sa copine et son fils, de larcins en tout genre au volant de sa moto. Et le plus jeune, n’a d’autres ambitions que de conduire un bus, dans lequel il se retrouve chaque matin pour aller à l’école. Au centre : la maman, enceinte jusqu’aux dents, fervente supportrice des Corrintians, qui peine à joindre les bouts…
Le sujet est maintes fois rebattu. La forme quant à elle est très stylisée, presque clippesque parfois, surfant avant tout sur l’effet du surlignage, passant d’un personnage à l’autre de manière très rapide, ne prenant jamais le temps de se poser, ne prenant jamais le temps d’étudier chacun en profondeur. En ce sens le film est très proche, techniquement parlant, du dernier film de Boyle, Slumdog Millionnaire. Et d’un autre côté, à l’instar de ce dernier cité, Linha de passe est doté d’une dynamique très forte. Si l’émotion donc peine à transparaître il y a tout de même quelque chose qui attrape, qui saisit le spectateur, un peu à la manière d’un film d’action social. Il est donc plutôt attachant, très prévisible certes, mais doté de personnages qui sont loin d’être mauvais acteurs en plus.