6.1 Pourquoi ne fait-on plus de films comme ça aujourd’hui ? La question est mal posée, puisque certains s’en rapprochent ou du moins essaient de s’en approcher. C’est simplement qu’on le fait mal. Le cinéma de ce genre est devenu un cinéma qui croit en sa réussite comique jamais vraiment en son récit ni sa mise en scène. Le film de Wyler est avant tout une comédie c’est évident, mais il est aussi un film de faussaires, pas loin du film d’espionnage, qui le fait se hisser même dans sa deuxième partie vers le film de casse imaginé avec minutie. Et sa réalisation est très belle. Peu importe qu’il soit attendu dans ses enchaînements, de nombreuses séquences sont prévisibles (le casse lui-même avec le faux cambrioleur, l’utilisation du boomerang, les deux sonneries…) mais ça n’enlève jamais au charme du film qui grâce à ses deux interprètes et une flopée de saynètes assez géniales fait que l’on ne s’ennuie jamais. La réussite ici est une réussite héritière du cinéma Hitchcockien (Audrey Hepburn ne lit-elle pas un scénario du Hitch au moment de l’intrusion chez elle de Peter O’Toole ?). Une réussite de la comédie policière au premier degré. Chez Hitchcock il y a bien entendu davantage d’idées de cinéma, un étirement de la scène et un cloisonnement supérieur, néanmoins le film de Wyler est doté d’une dynamique très forte, singulière avec son découpage en deux parties (Hitchcock encore) et les dialogues (et le vol de la vénus de Cellini) sont ciselés à merveille.
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