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Dérive mortelle (Adrift) – Hans Horn – 2007

18771107.jpg-r_1280_720-f_jpg-q_x-xxyxxDérive, tout court.

     3.0   Ce film, un peu partout, est présenté comme un Open Water 2. Il en est évidemment très en dessous, n’arrivant jamais à atteindre l’angoisse de son illustre prédécesseur, ni même le réalisme de ce genre de situation. Il est emcombré d’une histoire de passé super bidon quand Open Water était totalement pur dans ses intentions (Un homme et une femme partaient faire de la plongée, le bâteau les oubliait au retour, ils restent en plein océan au beau milieu des requins. Point. Comment survivre ? Comment vaincre la panique ?). Ici on a le droit à un passé lourd déjà. Quatre amis se retrouvent cinq ans après s’être vu pour la dernière fois, entre temps certains ont changé de petites copines etc… du coup ils vont être six, sept si l’on compte la petite Sara, fille de l’un des couples. On fête des retrouvailles, on fête un anniversaire. Pour l’occas’ l’un d’eux les invite sur son yacht (qui plus tard avouera que ce n’était pas le sien) et les voilà parti en plein océan. Premier clou du spectacle : La jeune maman qui embarque a une peur panique de l’eau depuis qu’elle a vu son papa se noyer étant gosse. Vous l’avez deviné, tout ça sera bien appuyé par flashbacks incessants. Second clou du spectacle : Seuls dans l’océan, chacun décide d’aller piquer une tête. Tu te demandes à ce moment comment ils vont se retrouver tous à l’eau étant donné que l’une ne voudra pas y aller. C’était sans compter sur cet ami génial qui l’y pousse, qui dit qu’en gros il faut guérir le mal par le mal! Et Le clou du spectacle, ce pourquoi ils ne remonteront pas de sitôt sur le bâteau, ce pourquoi la mère entendra les cris de sa fille un peu plus tard, abandonnée sur le pont du yacht… c’est qu’ils ont oublié de mettre l’échelle ces cons-là!Alors ce n’est pas le naufrage total. Certaines séquences fonctionnent un peu. Il y a comme une petite tension. La fin est un monument de ridicule dont on n’est pas certain qu’elle ne soit pas débarassé d’une quelconque symbolique religieuse. Bref, autant revoir le réussi Open Water.

Open Water – Chris Kentis – 2004

311098Cast away. 

     7.0   Deux personnes en pleine mer. Un homme et une femme. Un couple, abandonnés par le bateau qui les emmenait faire un peu de plongée en groupe. Moment d’inattention, l’équipage s’en va sans eux. Les heures défilent. Le froid, la fatigue, la faim, la présence de méduses, de requins sont autant de facteurs qui perturbent leurs états d’âmes, qui perturbent l’être humain d’une manière générale, lorsqu’il se retrouve paumé dans un milieu hostile qui n’est pas le sien.

     Avant tout, Chris Kentis, le réalisateur, a su installer son récit. Certains trouveront ça inutile et long, les autres le verront comme un prologue intéressant à une escapade naturelle cauchemardesque. Un couple aisé veut prendre du bon temps dans les îles afin d’échapper à ce quotidien qui les détruit, principalement celui de la jeune femme qui empiète vraiment sur leur vie de couple. Si la veille de leur excursion sous-marine, quelque chose de fugace semble troublé la jeune femme, ce n’est pas tant à comprendre comme événement prémonitoire du lendemain (ce que j’avais pu ressentir lors de mon premier visionnage il y a longtemps) mais comme des relents de stress des habitudes quotidiennes professionnelles, tout simplement. Le cinéaste a voulu montrer que même aux Bahamas, loin de tout, ce couple est envahi par les obligations. Pourtant c’est les vacances, c’est ce qu’ils doivent se dire. Elle décide de prendre sur elle ce moment de blues. Il décide de ne plus y penser. Ce n’est que dans l’eau, le lendemain donc, après quelques heures d’attente, de barbotage inquiétant, que les vieux démons ressurgissent. Comme si l’être humain, lorsqu’il se retrouve dans un environnement où il ne peut jouer de son autorité, de son statut de mammifère fort, se rabattait sur ce qu’il avait, tentant de déjouer la peur, l’angoisse par le souvenir, la mémoire, là où l’hypocrisie est un sentiment voué à disparaître et laissant éclater des fractures jusque là d’apparences inexistantes. Evidemment, théorie qui ne fonctionne uniquement quand il y a au moins deux personnes.

     Chris Kentis en dit donc autant sur le couple que sur le désir de survie en milieu hostile. Dans sa façon d’appréhender le réel en le distanciant, de faire semblant de l’occulter dans l’unique but de rassurer l’autre, qui semble davantage en difficulté. Défier l’état périodique de l’autre donc, chose qui aurait été impossible avec une personne seule. En cela il réussit quelque chose de remarquable, pas de sexismes en tout genre ce sont les situations qui font apparaître des différences, pas le contraire. A l’image c’est un couple uni ça se sent. Il y a une proximité assez forte. Cette situation peut détruire comme renforcer le couple, qui vit sur une corde raide qu’ils se sont refusés à admettre.

     Chris Kentis fait dans l’économie de moyen, l’économie de tout. De musique. De péripéties extravagantes. De dialogues vides à n’en plus finir. De montage saccadé. Il a seulement voulu montrer 24h de la vie de ce couple, dans un endroit où il leur est mentalement et physiquement impossible de survivre. Il y a donc des situations anodines. D’autres très drôles. D’autres encore terrifiantes. Mais jamais de gras. De l’inutile (oui comme en vrai il y en aurait) mais pas de gras. Car il reste dans cette optique géniale de climat réel, mouvementé comme dans la réalité, banal comme dans la réalité. Il filme beaucoup le ciel, on le voit changer. Il filme l’eau aussi qu’on en aurait presque le mal de mer à la fin. Et il nous donne des indications temporelles, en mentionnant l’heure du jour de temps en temps.

     Je ne parle même pas du film techniquement, pourtant il y a à dire. C’est angoissant au possible. Ce huis-clos à la surface de l’eau, renforcé par le fait qu’on ne sait pour ainsi dire jamais (tout comme eux) ce qu’il y a en dessous de leurs pieds. La scène de l’orage, finalement beaucoup trop courte, est un moment d’angoisse pure, savamment distillée. Bref, c’est super !

Comment je me suis disputé… (ma vie sexuelle) – Arnaud Desplechin – 1996

Comment-je-me-suis-©-Why-Not-Productions   7.3   Les films de Desplechin, en tout cas ceux que j’ai vu, ont en commun leur longueur importante et leur richesse d’écriture. Et je crois bien que Comment je me suis disputé… (ma vie sexuelle) est encore plus riche que les autres. C’est surtout celui dans lequel on se retrouve le plus en un sens. Car il aborde toutes les relations possibles, et que l’on ne vienne pas du même milieu que Paul Dédalus (Mathieu Amalric décidément immense), que l’on n’ait pas les problèmes de coeur que ceux dont il doit faire face, ni même un destin professionnel similaire, ce film me touche, m’émeut souvent, me fait rire très souvent, il touche à une intimité qu’apparemment aujourd’hui Desplechin est le seul à rendre vraiment compte dans le cinéma français. J’ai vu quatre films de Desplechin donc à ce jour, on va dire que je garde une préférence pour son dernier en date, parce qu’il parlait de la famille d’une façon que ça me parlait comme jamais un film familial m’avait parlé, qu’il suivait un schéma narratif plus convenu et donc forcément offrait une émotion plus immédiate. Mais Comment je me suis disputé… est sans nul doute celui que je veux le plus vite revoir, parce que j’ai ce sentiment d’avoir laissé passer un nombre incalculable de choses. Oui, je le sais en en parlant, c’est une évidence (et c’est pour ça qu’il m’était impossible de voir un autre film dans la journée) il faut absolument que je le revois. Enfin comme toujours ce n’est pas un film anodin, ce n’est pas un film que l’on est prêt d’oublier, et Desplechin est fort pour ça. Dans les premiers moments du film j’ai même eu ce sentiment que le cinéaste, donc le personnage, me parlait à moi, parlait de moi, au moins un peu, c’était très gênant, et à la fois très excitant.

John John – Brillante Mendoza – 2008

John John - Brillante Mendoza - 2008 dans Brillante Mendoza h_9_ill_1015691_johnjohn

Manille, labyrinthe.     

   8.0   Je me suis pris une claque. le genre de claque innatendue. Car même si l’an dernier j’avais beaucoup aimé Serbis, il m’avait aussi pas mal désarçoné, surtout l’abus de caméra épaule. Là j’adhère entièrement. Une journée dans un bidonville de Manille où une famille d’acceuil va être contrainte de rendre l’enfant qu’ils gardent (qu’ils ont adoptés provisoirement) depuis trois ans à une riche famille américaine. Mendoza filme les quartiers comme personne. Il filme un quotidien comme personne. sa fin est magnifique. Bref, Serbis et John John montrent que Brillante Mendoza est sur la voie pour devenir un très grand cinéaste, cru et atypique.

Model Shop – Jacques Demy – 1969

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Now or anywhere.

   8.0   Il y a dans ce Model Shop, suite sublime et mélancolique de Lola, tout ce que j’aime dans le cinéma.

     Le film raconte en gros vingt-quatre heures de la vie de George, un type paumé, sans le sou, qui désire faire dans l’architecture mais n’obtient pas sa place, et s’achète une voiture qu’il n’a pas les moyens de se payer. Avant tout on voit George et sa petite amie Gloria, un couple pas loin de la crise, entre lui coincé dans son système qui l’empêche d’avancer, et elle, plus naïve quant à sa possible réussite professionnelle. Puis il y a cette longue scène d’errance, et cette rencontre avec Lola, celle du Cabaret de Nantes qui à Los Angeles est devenue l’une de ces femmes « modèles » qui se font photographier en sous-vêtements pour de l’argent.

     Model Shop prend un détour encore plus intense lorsque l’on apprend – mais ça ne reste finalement qu’une toile de fond (mais une toile de fond importante, une date butoire en quelques sortes, un peu comme dans les Parapluies…) – que George est appellé pour le Vietnam. Le film qui n’avait ni repère temporel (excepté la récupération de la voiture à un temps donné) ni repère géographique (on ne dit pas qu’il s’agit de Los Angeles, on le devine) change de cap. George doit être lundi à San Francisco. Lola va repartir pour Paris. Tout est précipité.

     Model Shop est un film magnifique, sur le temps, sur les coups durs de la vie, sur les belles rencontres. Il me touche davantage que Lola, et surtout, cette séquence où l’on découvre le vieil album photo avec le fils de Lola, son ex-mari Michel est un moment somptueux. Chez Demy il y a quelque chose qui me frappe tout particulièrement, ce sont les regards, la direction de ces regards et donc les visages. J’y vois de la noirceur, de l’abandon, de l’espoir et beaucoup de mélancolie. C’est sublime.

Le mystère de la chambre jaune – Bruno Podalydès – 2003

 

1038591148-0True detective.    

   6.5   Il y a deux parties bien distinctes c’est une évidence. La première installe toute l’intrigue pour la faire éclater au grand jour dans la seconde. Ici, le titre ne ment pas, ou alors qu’à moitié. Oui le mystère se situe dans cette chambre jaune, où Sabine a failli être assassinée, où cet assassin semble s’être volatilisé, puisque l’idée de la sortie par la porte est évincée d’emblée, le père se trouvant derrière au moment des faits et chagriné par les cris de sa fille, et celle de la fenêtre impossible, étant doté de barreaux « infranchissables et infranchis » dira le détective Rouletabille.

     Denis Podalydès joue donc Rouletabille, méthodique et dynamique, inventif et scrupuleux, fier et compétiteur, un pantalon beige trop petit, un béret délicatement posé sur le crâne. Un beau Tintin en somme. Et comme Milou pour Tintin, Rouletabille n’est pas seul, il est accompagné de Sainclair, son plus fidèle admirateur, qui l’obéit au doigt et à l’œil. En face, Frédéric Larsan, un inspecteur connu pour ses méthodes précises et efficaces, il semble au moins aussi bien résonner que Rouletabille, le seul à le trouver ridicule, sans doute par fierté dans la rivalité.

     Sauf que tous les ressorts de l’intrigue ne se situent pas seulement dans cette chambre. Pendant toutes ces recherches scrupuleuses, on a droit à des courses-poursuites en tout genre, un tueur qui semble revenir sur les lieux du presque crime, muni pour la discrétion d’un masque de soudeur, afin de se débarrasser définitivement de Mathilde Stangerson. Ce film c’est un peu un cluedo sans progression (dans le sens où jusqu’au bout il nous est impossible de ne pas envisager tel personnage, telle situation) dans une version désopilante et ludique, savoureux mélange entre un Ozon réussi et un Jeunet réussi, côtoyant l’esprit récréatif de Huit femmes et les voix off du second cinéaste cité, s’éloignant de tout ça ensuite fort heureusement.

     Un mot sur la fin : Rouletabille a compris. Il lui manque les preuves. Il s’exile en Amérique, en revient apparemment grandi, en ayant autant appris sur l’identité du criminel et ses motivations, ainsi que sur une bien curieuse filiation…

Jusqu’en enfer (Drag me to hell) – Sam Raimi – 2009

Jusqu'en enfer (Drag me to hell) - Sam Raimi - 2009 dans Sam Raimi 20080717_dragmetohell

     5.5   Retour à son genre de prédilection pour Sam Raimi, auteur de la franchise Evil Dead, et entre-temps des Spiderman. Et à défaut d’innover, le cinéaste propose du gore bien gras, un agencement excellent dans les scènes d’angoisse (j’ai dû facilement sursauter 627 fois !) sans oublier de dénoncer cette société dont les enjeux ne s’appuient désormais que sur la compétition. Passons le début, totalement inutile et raté, bazardé à l’image de synthèse qui bave, la séquence suivante voit cette jeune femme qui travaille dans une société d’assurances. Très introvertie, la place de directrice adjointe ne lui est pour le moment pas promise étant donné l’arrivée d’un petit nouveau, suppôt du boss.

     Un jour, elle prend son courage à deux mains, et cette petite vieille répugnante sans le sou, qui peine à payer ses loyers, va en payer les frais. Cette dernière lui jette un sort maléfique et tout commence alors pour la belle Alison Lohman. La scène qui suit dans le souterrain de l’établissement est dores et déjà culte. Quant aux autres nombreuses scènes bien cracra, on est heureux de voir ça au cinéma, dans une salle ugc (une fois n’est pas coutume) pleine à craquer, où les gens éclatent de rire, poussent des cris, se lèvent, applaudissent pendant la projection… C’est La Récréation ! Il faut donc y aller en attendant rien, en ne cherchant rien, ou juste un pur moment de détente qui fou bien les jetons autant qu’il est hilarant.

 

A bout de course (Running on empty) – Sidney Lumet – 1988

A bout de course (Running on empty) - Sidney Lumet - 1988 dans * 100

Cavale sans issue.     

   10.0   Pendant la période cinématographique la plus creuse, et probablement même la pire année de cinéma en terme qualitatif, il sortait tout de même une pépite. Miracle d’un grand cinéaste américain qui n’en était pas à son coup d’essai mais qui selon moi inaugurait une force émotionnelle si puissante, étant resté cantonné jusqu’ici à un cinéma politique, froid et carré.

    Running on empty (sublime titre original) s’ouvre sur la fuite d’un jeune homme. Il ne fuit pas son foyer, non, il fuit les autorités. Et pas pour une broutille d’ado (ce que l’on peut imaginer au départ), mais parce que ses parents (et donc lui et son petit frère par extension) sont en cavale depuis longtemps. Depuis vingt ans. Danny et Harry sont en cavale depuis toujours, ils sont nés en cavale.

     A l’origine, fin des années 60, le couple faisait partie d’un mouvement révolutionnaire contre la guerre du Vietnam, des étudiants activistes qui allaient jusqu’à faire sauter  des usines de napalm. Un jour, un accident tragique a lieu, un père de famille, alors simple gardien du bâtiment, est tué. A première vue Running on empty est un film politique. En tout cas au départ il s’exhibe comme tel. Pour exemple, cette scène où un ami d’antan vient leur rendre visite, ami qui lui s’insurge toujours contre le système et qui vient buter sur un couple qui se dit rangé. Ils sont loin d’avoir viré de bord, ils n’ont juste plus le goût du risque (la cavale suffit). Et puis il y a les enfants maintenant.

     En réalité ils se sont adaptés aux conventions de petite vie américaine, à cette idée de famille et travail, cette vie qu’ils condamnaient jadis, alors qu’aujourd’hui ils subissent les conséquences de leur idéalisme antérieur. Et le gros de l’histoire dramatique se situe ici : quand les enfants sont petits la famille s’en sort avec simplement leurs portraits dans les journaux. Ils fuient et refont leur vie ailleurs, ça ne pose pas de problème ou presque pas. Mais aujourd’hui – et le film situe cette fuite perpétuelle à cet instant ci – c’est que les enfants, plus particulièrement Danny, ont grandi. Ce gamin a maintenant 17 ans, il fait son chemin en un sens. Il va à l’école comme tout le monde (toujours dans cette idée de copier la vie américaine dite normale) afin de ne pas être différencier et aussi d’apprendre. Il y a cette histoire d’amour avec cette fille (magnifique Martha Plympton, que l’on a croisé avant dans Les goonies, et qui montre davantage l’étendue de son talent chez Lumet). Et il y a le piano. Le piano est un vecteur important ici. C’est ce qui lie Danny à l’extérieur, au danger donc. Par le père de son amie et par l’école, pour laquelle il semble avoir un talent suffisant pour en faire carrière. Le pianiste prodige est face à un choix cruel.

     Il y a une telle force dans cette construction de récit nous permettant un attachement à chacun, tout en saisissant peu à peu l’inéluctabilité des faits proposés. Comme si d’entrée nous savions que cette union qui semble soudée avait définitivement perdu son équilibre et s’éteignait à petit feu. Et pourtant il ne semble pas vraiment y avoir d’éclatement au sein du foyer. Arthur Pope crie parfois sur ses enfants, mais parce qu’il est très méfiant, qu’il ne veut perdre personne, et qu’il connaît le danger de la vie dans laquelle ils se sont embarqués. Il y a deux séquences importantes à ce propos. Celle où Christine annonce à son mari que son fils va entrer à Julliard (école de musique réputée), et un affrontement est en train d’éclore. Il y a ce non catégorique du père. Et le You’re a big shit du fiston à son père. On n’en vient pas aux mains, mais on n’en est pas loin. Et en contrepartie il y a cette séquence d’anniversaire. C’est la scène du film à mon sens. On se croirait rendu chez Cassavetes tant c’est vrai, beau, plein de vie et qu’en même temps il y a comme un mal aise. De façon rétrospective, comme si ce climat de liesse n’était plus près de se reproduire. C’est à partir de là que les larmes ont fait leur apparition en ce qui me concerne.

     A bout de course gagne absolument sur tous les points. C’est un beau film politique. Un beau film sur les rapports familiaux, des différentes générations, des différentes idées. La séquence de retrouvailles/séparations entre un père et sa fille que tout oppose est belle à pleurer. C’est aussi l’un des plus beaux films que j’ai vu sur le passage à l’âge adulte. Je me suis donc demandé si A bout de course n’était pas aussi un formidable film sur le temps. Seule véritable cause d’une destruction familiale.

Eden Lake – James Watkins – 2008

Eden Lake - James Watkins - 2008 dans James Watkins eden-lake-eden-lake-08-10-2008-12-09-2008-4-gContact.   

   7.5   En tant que survival horrifique on n’a rarement vu aussi efficace. La tension est crescendo et le climat forestier est des plus flippants. Il est par ailleurs très proche de The Descent (qui prouve que les britanniques semblent avoir une longueur d’avance en ce moment) en ce qui concerne la transformation du personnage, ici Kelly Reilly, à la fin couverte de merde, une flèche à travers le pied, qui devient aussi dangereuse, aussi terrifiante que ses bourreaux. Musique extra. Grands espaces biens filmés. Un certain mal aise constant. De ce point de vue là aucun reproche, c’était du bon gros horror movie un peu old school, diablement efficace, qui supportant pas mal de stéréotypes du genre n’en demeure pas moins surprenant.

     Après il y a un constat social, peu importe ce qu’on en dira. On pourrait passer outre ou presque s’il n’y avait pas cette fin, mais il y a cette fin. Et là j’ai peur qu’on le prenne pour un film qu’il n’est pas. Celui vendu par les producteurs, avec son affiche bidon mentionnant un énorme « Attention aux enfants! » Un peu façon Ils je trouve ça consternant, ce cachet histoire vraie afin que le film circule mieux. Alors qu’au contraire il semble être plus torturé qu’il n’en a l’air ce film. En tout cas le thème de l’effet de groupe (superbement exploité dans un Mean Creek par exemple) est une grande trouvaille. Quant à cette fin, ce tout dernier plan je ne sais toujours pas quoi en penser. Fierté ou mauvaise conscience ? J’ai un doute. Quoi qu’il en soit un Must dans le genre.

Sunshine Cleaning – Christine Jeffs – 2009

Sunshine Cleaning - Christine Jeffs - 2009 dans Christine Jeffs SunshineCleaning

Scènes de crimes.     

   4.5   Sunshine Cleaning est aussi attachant qu’agaçant. Il est attachant un peu à la manière de Little Miss Sunshine (dont c’est la copie quasi conforme allant même jusqu’à récupérer l’acteur Alan Arkin, dans le rôle du grand-père, le même personnage que dans le film cité) parce que ses personnages sont sympatoches, et en même temps pas très intéressants. Parce que la BO elle aussi est sympa. Parce que les situations sont complètement sortis de nulle part par moments. Dans LMS il y avait le minibus comme fil rouge, ici ce sont des lieux de crime! Le cadre est plutôt cool. Mais Sunshine Cleaning, comme son frère cadet, est énervant aussi. Il déballe plein de trucs, dans tous les sens, sans véritablement offrir quelque chose. A ce titre la fin est elle aussi la même. Et surtout le film donne cette impression que les personnages n’assument pas ce qu’ils sont, qu’ils ne sont pas heureux, et que paradoxalement à ce qu’il veut montrer (enfin je pense) le seul moyen de se sentir bien, de s’en sortir tout court, c’est par la réussite professionnel, c’est avoir son commerce (l’entreprise Sunshine Cleaning, d’ailleur titre du film) et aussi ne pas trop s’occuper des autres (dynamité la relation qu’entretiennent la petite soeur avec une fille dont la mère est décédée récemment, et que la première a nettoyé les boyaux… on attend quelque chose, on obtient que dalle). Voilà, c’est un film qu ne vaut pas le coup, surtout qu’il n’est pas drôle. Une sorte de mélange de tout ce que le cinéma ricain indépendant essaient de passer ces derniers temps pour gagner à Deauville ou Sundance. Mais il est malgré tout cela souvent agréable.

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