Loyal to the throne.
5.0 Si visuellement ce dix-huitième opus de l’écurie Marvel s’inscrit dans la bouillie-continuité des précédents films, Black panther offre quelques petites surprises qui ne le rend pas forcément plus digeste, mais plus intéressant sur la durée. Tout d’abord, le personnage de Black panther n’a aucun intérêt, et l’acteur est assez mauvais. C’est con, pour un film qui s’appelle Black panther, mais ce n’est pas grave sitôt qu’on comprend que le film se rattrape sur son méchant (joué par un acteur qui en impose : Michael B. Jordan, le jeune Wallace dans la saison 1 de The Wire c’était lui, Steve dans Chronicle c’était lui aussi, avant qu’il n’explose dans Creed), personnage nuancé dans ses ambitions, hyper ambigu, puisqu’il campe le cousin du super-héros qui donne son titre au film, qui après avoir grandi à Auckland, se soulève contre l’injustice raciale en voulant récupérer le pouvoir de ce royaume africain technologiquement avancé. Disons que son soulèvement est légitime, c’est la manière qui l’est moins, puisqu’il est guidé par sa colère. Il me semble qu’il est rare de voir ça dans les films Marvel, qui en fin de compte déploient souvent une idée, une seule, mais qui oublient de l’intégrer dans un corpus plus cohérent. Black panther n’évite pas complètement cet écueil, notamment en se vautrant dans une relecture thématique du Roi Lion, sa récupération sous forme de métaphore de l’opposition idéologique Malcolm X / Martin Luther King, et une mécanique dans ses scènes d’action qui renvoient forcément à la prélogie Star Wars de Georges Lucas. Malgré tout, j’aime bien son côté girl power puisque outre le méchant, ce sont les rôles de femmes qui sont les plus intéressants, lucides, badass, on sent que le film tente de récupérer pas mal de Game of thrones sur ce point. Ainsi que sa belle galerie de costumes. Dommage que ce pays imaginaire du Wakanda (On débarque dedans avec l’élan bourrin de Ludwig Göransson un peu comme on débarquait dans Zootopie avec la voix de Shakira) soit si vilain, finalement, que son décor soit si peu travaillé, si peu « magique » si j’ose dire. Après, que le film soit nommé six fois aux oscars, c’est un peu n’importe quoi, mais ça ne m’étonne pas plus que de voir Bohemian rhapsody concourir pour celui du meilleur montage.